Un
jardin paysager d'envergure doit, à mon sens, être fondé sur une idée de base.
Il doit par conséquent, si l'on désire
en faire une œuvre d'art accomplie, être ébauché et achevé, autant qu'il est
possible, par une seule et unique main directrice. Ce concepteur unique est en
droit et se doit d'utiliser les idées de beaucoup d'autres personnes, mais lui
seul doit le façonner en un Tout dans son esprit, afin que ne se perde pas le
cachet, reconnaissable entre tous, de l'individualité et de l'unité. Que l'on
me comprenne bien toutefois : l'ensemble, dis-je, doit être fondé sur une idée
de base; il ne saurait être question d'un travail confus effectué au hasard.
L'idée directrice, créatrice, doit au contraire se reconnaître dans tous les
détails. Celle-ci peut fort bien naître de la situation particulière de
l'artiste ou de l'histoire ancienne de sa famille: elle peut tout aussi bien
être déterminée par le lieu qu'il trouve. Mais je n'exige toutefois en aucune
façon que l'on conçoive par avance dans les moindres détails le plan exact de
l'exécution puis que l'on s'y tienne strictement. D'un certain point de vue, c'est
même le contraire que je recommande. En effet, si les grandes lignes de
l'ensemble sont par avance déterminées par l'idée, l'artiste doit continuellement,
au cours de la réalisation s'en remettre de façon naturelle à ce que lui
inspire son imagination, trouver fréquemment du nouveau, continuer à étudier sa
matière en création - ce qui signifie notamment. Ici, observer la nature brute
qui se présente à lui sous divers éclairages
(Hermann von Pückler-Muskau, Instruction à propos du jardinisme paysagiste, 1834)
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Le parc paysager de Verderonne au début du 20e siècle |
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Le jardin régulier en 1821 |
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Cadastre 1821, supperposition des tracés régulier et irrégulier |
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Le jardin aujourd'hui |
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Les traces du jardin régulier, de gauche à droite : d'une ancienne allée maintenant partie boisée, d'un groupe de platanes anciennement grande allée, d'un groupe d'arbres issu d'un bosquet. |
C’est la chose qui me passionne le plus … rechercher dans un jardin des
traces anciennes de composition. Comment les paysagistes ont utilisé
un ancien dessin pour en créer un autre. Ici, à Verderonne, on ne peut pas
parler de réutilisation ... le jardin paysager s’est installé sur un jardin
régulier … mais tout est encore en place … troublant d’ailleurs … par moment on
imagine être en présence d’une ancienne lisière alors que nous sommes dans
une anciennes allées … On a la certitude que le groupe d’arbres est création datant du jardin
paysager alors que c'est le reste d’un ancien bosquet régulier … Bref! on y perd un peu son
latin .... A Verderonne nous n'avons pas un jardin qui a succédé
à un autre … nous avons deux jardins : un régulier et un irrégulier … entremêlés … mais sans jamais être régulier ni mixte ... je vous le disais, on y perd son latin ...
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