dimanche 28 septembre 2014

lundi 22 septembre 2014

Les jardins ont vraiment la peau dure ...

Quelle connerie la guerre
Qu'es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer
De feu d'acier de sang
(Jacques Prévert, Barbara, 1946)

Photographie IGN : le Havre en 1939 et en 1947

Il y a maintenant longtemps, je vous avais parlé de Bodie et de ce jardin toujours en place ... les jardins ont vraiment la peau dure ... et sont probablement bénis des dieux ... Regardez ce pauvre Havre d'avant et d'après guerre (39/45). 
Que reste t 'il dans ce Havre dévasté ? Un jardin ... un peu mal en point certes ... mais il est toujours là ...

Le jardin ... avant

vendredi 19 septembre 2014

Scotland forever ...

L'homme est puissant, il domine le ciel et la terre, dit-on, mais il est une force plus grande encore car la main qui réellement gouverne le monde est celle qui berce l'enfant.
(William Wallace)

Le jardin de Chavaniac-Lafayette : le dessin du parterre et en 1925
Une fois n'est pas coutume, je colle à l'actualité ... il est évident que le jardinier français obtus que je suis, déteste autant les écossais que les anglais ... L' Ecosse, ses jardins fabuleux avec ses parterres de Meconopsis betonicifolia, ses gazons introuvables en France et surtout ce savoir faire incomparable du jardinier écossais pour gérer les lisières ...  Je ne parlerai pas de ce Thomas Blaikie qui, sans vergogne, retira le pain de la bouche des jardiniers français du 18e siècle ... Ce Monsieur, ce jardinier écossais, se targue d'être intervenu à la Malmaison, Bagatelle, le Raincy ... et puis quoi encore ? Versailles peut être ?
Je dois encore ajouter, la mort dans l'âme, Little Sparta, le jardin de Ian Hamilton Finlay qui compte parmi les plus beaux jardins du monde ... Bref!!!  Ces gens là sont insupportables !!!

Est-ce que John Moffat, le milliardaire écossais, naturalisé américain, qui acheta le domaine de Lafayette à Chavaniac aurait voté pour l'indépendance de l’Ecosse ? je ne sais pas ... à la vue du dessin du parterre de son jardin auvergnat représentant le drapeau écossais on peut le penser ... 

Après la magistrale étude, réalisée par le paysagiste Dominique Pinon, qui a considérablement fait progresser la connaissance de ce lieu, le propriétaire envisage peut être de restituer ce parterre ... une fois encore n'est pas coutume, cette idée de restitution me plait ... comme quoi, il y a quelque chose de pas net avec ces jardins écossais ...

jeudi 11 septembre 2014

Alignement botanique ...

Je m'étais d'abord proposé de ne comprendre dans cet ouvrage que les arbres les plus communs de nos forêts, ou ceux qui sont d'une plus grande consommation : tels sont le Chêne, l'Orme, le Noyer, le Hêtre, le Châtaignier, etc. Mais comme il n'y a point d'arbre qui n'ait son utilité particulière, j'ai cru devoir étendre mes vues sur tous ceux qui se trouvent dans les bois, dans les parcs et même dans les jardins des différentes provinces du Royaume. Quoiqu'au moyen de cette addition mon ouvrage ait acquis beaucoup d'étendue, je crois qu'on l'aurait jugé incomplet, si je l'avais borné aux arbres naturels à la France. Pourquoi effectivement refuser de s'enrichir des arbres du Canada, de l'Isle Royale [cette péninsule qui sépare les lacs Supérieur, Michigan et Huron], de la côte de Virginie, de Boston, et de tant d'autres pays où les hivers sont autant ou plus rigoureux qu'en France. Nous savons par une longue expérience que la plupart des arbres réussissent très bien au Jardin du Roi, à Trianon, à Saint-Germain-en-Laye chez M. le Duc d'Ayen, chez M. le marquis de la Galissoniere, près de Nantes; en Bourgogne chez M. de Buffon; à Malesherbes dans le Gâtinais; dans nos jardins près de Pithiviers, et même dans nos campagnes, où nous n'avons pas hésité d'en placer un assez grand nombre. Enfin ces expériences se trouvent répétées dans la plupart des provinces du Royaume; car le goùt de la culture des arbres s'est beaucoup étendu, et il est en quelque façon anobli, depuis que des personnes de la plus haute distinction ont donné la préférence à ce genre de curiosité sur celui des fleurs. Ces succès ne semblent-ils pas annoncer que les arbres dont on reconnaîtra l'utilité pour les arts, ou pour la décoration des jardins, pourront se naturaliser dans le Royaume? Le Faux acacia et le Marronnier d'Inde nous en fournissent des exemples, ainsi que l'Ébénier ou Cytise des Alpes, qui était rare dans plusieurs provinces, quand nous avions commencé à nous livrer à la culture des arbres, et qui est maintenant commun. J'ai donc cru devoir comprendre dans mon ouvrage les arbres étrangers qui peuvent supporter la rigueur de notre climat, et s'élever en pleine terre avec presque autant de facilité que les arbres qui croissent naturellement da nos bois ; mais j'ai évité de parler des arbres des pays chauds, qui ne peuvent se passer des serres chaudes et des orangeries, afin de ne point m'écarter mon principal objet, qui est l'utilité. C'est dans la vue d'engager mes compatriotes à cultiver et à multiplier les arbres qui pourront être avantageux aux Arts, que je me suis proposé de les faire connaître plus particulièrement.
(Henry-Louis Duhamel du Monceau, Traité des arbres et arbustes qui se cultivent en pleine terre, 1755)

Diospyros lotus 


Un alignement de Diospyros lotus dans le jardin botanique de Lisbonne ... et puis quoi encore !!!





lundi 8 septembre 2014

L'autre Royaume ...

Le jardin décrit et génère sa possible incarnation : il peut exister en tant qu'in situ, en tant que lieu construit. Merveille des merveilles puisqu'il s'agit là d'incarner sur terre, de manière terrestre, dans un monde soumis au règne de la nécessité et de la corruption, un lieu inimaginable, intemporel, un éternel printemps, une victoire sur le temps corrupteur et l'espace limité. On perçoit ainsi le profond paradoxe du jardin que reflète la définition de ses premiers éléments constitutifs : un lieu clos, fini et limité où s'épanouissent pourtant l'illimitation de l'espace et du temps, l'infini et l'éternité. Les descriptions tentent de rendre compte d'un effet d'irréalité et de victoire sur l'incrédulité, générant par là le désir de relever le défi, de traduire dans les mots ou dans l'in situ l'éblouissement d'une rencontre aveuglante et inoubliable. On peut se poser la question de savoir si un lieu, a fortiori un haut lieu peut être édifié et prendre forme sans une part de mots et inversement, si le récit, aussi mythique et rêvé soit-il, n'attend pas sa réalisation ou, plus précisément, l'espoir que ce qui n'était que description et rêve puisse devenir réalité et s'incarner dans le monde, autrement dit si un tel lieu ne crée pas une attente eschatologique ou herméneutique, un projet de monde historique. Le thème du jardin donnerait forme et réponse à cette question, il s'incarne en tant que représentation - texte littéraire et poétique, image et vision associée à un lieu de rêve - et en tant qu'art in situ, en tant que lieu construit associé ou non à une architecture, élément constitutif nécessaire à la bonne organisation d'un ensemble plus vaste, un quartier, une ville, voire d'un territoire tout entier. Le thème du jardin devient le cœur conscient de la mise en forme des lieux de l'habiter.

(Philippe Nys, Jardins et institution symbolique,  Histoire de jardins, 2001)


Phaistos 

Spinalonga


 Méréville
J'aime les ruines ...  une cité en ruine est le royaume du ressenti... tout comme un jardin, ... Pour avoir visité le Château de Coucy avec un archéologue spécialiste de la construction médiévale, je peux vous affirmer qu'on passe à peu près à coté de tout quand on visite un site archéologique ... Certes, on peut lire avant ...  je préfère lire après .... J'aime ne rien savoir avant (je fais pareil pour les jardins) j'aime m'imprégner, ressentir le lieu, imaginer les gens monter ces escaliers que j'aime tant,  rêver à Phaistos en contemplant un paysage cultivé depuis 4000 ans  ... ressentir un lieu est probablement un art ... il faut s'entraîner, il faut l'accepter, se libérer ... j'ai visité je ne sais pas combien de fois Méréville ... à chaque fois je pleure ... ou presque ...




Quinta da RegaileraJules travaillant l'art du ressenti ou en attente eschatologique ???  


lundi 1 septembre 2014

Histoires d'amour d'un polyhortus-lover ...

Un jardin beau, c'est un jardin aimé ...
(Stéphanie de Courtois, Entrevue à la Cité de l'architecture et du patrimoine, 2011)
Parc de L'Hôtel de Matignon - Charles Lansiaux -1904

Parc de Champs
Elle a bien raison mon amie Stéphanie ... les jardins sont faits pour être aimés. C'est  fou ces histoires d'amour entre le jardinier et son jardin ... Je vous en avais parlé, lors de la tempête de 1999, j'ai vu un jardinier mourir de chagrin, c'était terrible.  En écoutant Stéphanie, je me demande si je ne suis l'homme que d'un seul jardin ou bien ne suis-je qu'un infâme polyhortus-lover ???
La réponse est facile puisque déjà deux jardins (qui hantent ce blog) me viennent tout de suite à l'esprit ... alors je fouille dans ma mémoire pour touver un jardin que j'aurais aimé sans (la notion est importante) moi-même le jardiner ... une sorte d'amour non déclaré à la japonaise...  Je les passe en revue comme on compte les moutons ...  Celui-là ??? bof!  Celui-ci ??? bof ! etc etc. ... Et la horreur !!! je n'en aime aucun ... même les deux cités plus haut je m'en fous, ils peuvent faire des parkings et des centres commerciaux à la place ... Je me fiche des jardins, je me fiche des jardiniers et de leurs plantouilles  .... je hurle même ... ARRÊTEZ DE ME PARLER DES JARDINS, C'EST DE LA M... !!!! 

Et là, bien sur je me réveille en sueur ... 

Histoire d'amour nostalgique ...
Square René Le Gall - Paris
Histoire d'amour  bienveillante ...
Parc de Digoine -  Saône-et-Loire
Histoire d'amour non consommée ...
Parc de Méréville - Essonne
Coup de foudre intense ...
Parc de Vaux - Aube
Coup de foudre très intense ...
Les jardins de Bussy-Fontaine - Maine-et-Loire

Histoire d'amour "Pygmalienne"
Les Bordes - Allier

Histoire d'amour compliquée
Parc de Trianon à Versailles - Yvelines

Etc. ...