jeudi 31 octobre 2013

Les Contes de la Rue Broca ...

Jadis, au lieu du jardin que voici,
C'était la zone et tout ce qui s'ensuit,
Des masures des taudis insolites,
Des ruines pas romaines pour un sou.
Quant à la faune habitant la dessous
C'était la fine fleur c'était l'élite.
La fine fleur, l'élite du pavé.
Des besogneux des gueux des réprouvés,
Des mendiants rivalisant de tares,
Des chevaux de retour des propres à rien,
Ainsi qu'un croque-note, un musicien,
Une épave accrochée à sa guitare.
Adoptée par ce beau monde attendri,
Une petite fée avait fleuri
Au milieu de toute cette bassesse.
Comme on l'avait trouvée près du ruisseau,
Abandonnée en un somptueux berceau,
A tout hasard on l'appelait "princesse".
Or, un soir, Dieu du ciel, protégez nous!
La voila qui monte sur les genoux
Du croque-note et doucement soupire,
En rougissant quand même un petit peu:
"C'est toi que j'aime et si tu veux tu peux
M'embrasser sur la bouche et même pire ..."
"- Tout beau, princesse arrête un peu ton tir,
J'ai pas tellement l'étoffe du satyr',
Tu a treize ans,j'en ai trente qui sonnent,
Grosse différence et je ne suis pas chaud
Pour tâter de la paille humide du cachot ...
- Mais croque-note, je ne dirais rien à personne ..."
- N'insiste pas fit-il d'un ton railleur,
D'abord tu n'es pas mon genre et d'ailleurs
Mon cœur est déjà pris par une grande ..."
Alors princesse est partie en courant,
Alors princesse est partie en pleurant,
Chagrine qu'on ait boudé son offrande.
Y a pas eu détournement de mineure,
Le croque-note au matin, de bonne heure,
A l'anglaise a filé dans la charrette
Des chiffonniers en grattant sa guitare.
Passant par là quelques vingt ans plus tard,
Il a le sentiment qu'il le regrette
.
(Georges Brassens, La Princesse Et Le Croque-Notes,1972)

Arrestation de juifs allemands à Baden-Baden en 1938 sous le regard des voisins ... bons, mauvais ou indifférents
Le jardinier peut-il être xénophobe ??? Une bien curieuse interrogation ! ... j'espère que non, lui qui accueille des êtres vivants du monde entier dans son jardin ... Bien que... Bien que … Nous constatons ce fameux repli national qui tend à bannir les plantes exotiques du jardin ... Pouah !!! Je n’aime pas les racistes ... Ne pas tomber dans ce piège ignoble du rejet de l'autre est un combat de tous les jours... J'habite rue Broca, la rue Broca à la particularité d'être construite sur l'ancienne Bièvre...c’est un point bas, et l'avenue de Port Royal passe au-dessus à l'aide d'un pont ... Sous ce pont, il y a toujours eu des clochards, deux trois gusses qui s'installent... s'installent plus qu'il ne faut... la voirie et la police débarquent, balancent tout à la poubelle et les pauvres clodos se retrouvent avec juste leurs sacs ...C'est triste à voir ... Depuis un certains temps, ce sont des Roms (comme on dit) qui se sont installés... eux préfèrent Manouches … il y a là des familles entières... des très vieux, des parents et des enfants très jeunes : 1 an peut-être ... bref ! la vraie misère dans le 5e arrondissement. Ils font du bruit, ça pue etc. et nous sommes bien loin des Contes de la Rue Broca... ... La police et la voirie continuent comme avec les clodos de venir régulièrement virer les installations précaires, les matelas etc. ... (C’est fou tous ces matelas qui traînent dans Paris ...parce que le soir même, on les voit revenir avec un nouveau campement ...) Au début, je ne peux pas dire que j'étais joyeux de les voir en bas de chez moi... Ils sont gentils, on se dit maintenant bonjour et ces enfants souriants sans grand avenir me désespèrent ... un malaise terrible d'impuissance... Je suis allé à Washington visiter le United States Holocaust Memorial Museum, on y parle des "voisins", les Justes, les bons, les indifférents, les mauvais, les ordures ... Heureusement, c'est sans commune mesure et nous n'en sommes pas là ... mais lorsque de ma fenêtre, je vois la police arriver (très républicaine heureusement) pour permettre à la voirie de balancer les matelas et tout ce bazar, je ne peux m'empêcher de penser à ces "voisins" qui regardaient les juifs se faire emmener ... l'impression de n'être ni bon ni mauvais ... Non plutôt un "voisin indiffèrent" ... et ça franchement, je le vis très mal … 




lundi 28 octobre 2013

On est heureux autoroute 75 ...

De toutes les routes de France, d´Europe
Celle que je préfère est celle qui conduit
En auto ou en auto-stop
Vers les rivages du Midi
Nationale Sept
Il faut la prendre, qu´on aille à Rome, à Sète
Que l´on soit deux, trois, quatre, cinq, six ou sept
C´est une route qui fait recette
Route des vacances
Qui traverse la Bourgogne et la Provence
Qui fait de Paris un petit faubourg de Valence
Et la banlieue de Saint-Paul de Vence
Le ciel d´été
Remplit nos cœurs de sa lucidité
Chasse les aigreurs et les acidités
Qui font le malheur des grandes cités
Tout excités, on chante, on fête
Les oliviers sont bleus, ma petite Lisette,
L´amour joyeux est là qui fait risette
On est heureux Nationale 7 

(Charle Trenet, Route nationale 7, 1955)

Paysage de l'A75 avant Millau...
A 75,  leViaduc de Millau...
A75, des Aubracs le long des voies...
A75, Paysage peinard et descente infernale...
A 75, brume et brouillard...
Le Viaduc du Garabit...
Trenet ne chanterait plus la National 7 mais l'Autoroute 75 ... plus difficile pour les rimes certes, mais tellement belle ... de à peu après Clermont-Ferrand à un peu avant Béziers c'est incroyable de paysage...  ... j'aime les autoroutes, on roule peinard, on regarde le paysage, on pense à plein de trucs, on calcule mentalement sa moyenne  ...  bref !! On est heureux autoroute 75 (effectivement pas terrible pour la rime) ...

jeudi 24 octobre 2013

Frederick Law Olmsted et Central Park ...


-Rien ne constitue un aussi grand gaspillage que le travail précipité, réalisé sans référence au dessin global. Ne rien entreprendre qui ne soit requis au plan. Plutôt payer les employés à ne rien faire qu'à faire des choses non spécifiées. Dans le présent contexte, contrairement à des ouvrages d'architecture et d'ingénierie, le mauvais travail détruit pour toujours l'opportunité de bien faire. (6 Janvier 1876 )
-Avec une gestion valable, après un an ou deux, la réelle valeur des améliorations commencera à se développer, puis, par la suite, augmentera de plus en plus rapidement pour une période d'au moins 50 ans. L'argent ainsi investi sera bien dépensé alors que l'argent mis pour la gratification immédiate du public est, presque à coup sur, de l'argent gaspillé. (28 septembre 1876)

(Frederick Law Olmsted, Lettre à H. A. Nelson à propos du Mont-Royal de Montréal ,  1876)



 Enfants à Central Park
Cours de jardinage à Central Park

Au pays de Toro et de Rain Bird un arrosage manuel au sprinkler à Central Park


Frederick Law Olmsted en 1857
Mais pourquoi je ne suis pas Frederick Law Olmsted ???  ... Il a tout pour me plaire ...(vous trouverez bien une biblio quelque part)  Savoir qu'il rédige un rapport anti-esclavagiste en 1852 et voir ces enfants noirs regarder son oeuvre est bien agréable et émouvant ... Il est (entre milles autres choses) le créateur de Central Park ... j'y suis retourné cet été... C'est beau, vivant et intelligent ... la gestion aussi ... En parcourant Central Parc je me suis demandé si les jardiniers  n'étaient pas les seuls au monde à avoir compris ce que voulait dire "gestion durable" ... Si le maire de New York veut m'embaucher, pas de problème ...  je suis son homme ... 

lundi 21 octobre 2013

Boulingriné …

Projet des plus intéressants par son originalité. Motif central avec grand miroir et scandement de jets d'eau permettant de créer une allée centrale aboutissant à une fontaine en treillage dans le style de l'époque. Le miroir est flanqué de deux parterres de buis ou de fleurs. Le pourtour de la partie centrale est fermé par une grande charmille; à droite et à gauche, deux exèdres surélevés de trois marches donnent vue sur le perron central. Les parties latérales ont été traitées intelligemment par deux grands tapis de gazon vert suivant l'obliquité des allées imposées : nous comprenons très bien les deux motifs latéraux pour rappeler le motif central, mais c'est là une abstraction un peu d'école car, en réalité, ces motifs seraient certainement à supprimer. Le parti des bosquets latéraux est peut-être un peu maigre d'imagination. Le rond-point est formé par un grand bassin central avec plates-bandes destinées à recevoir des roses; tout est boulingriné par rapport au niveau actuel; les vues sur le mont Valérien sont conservées. Une seconde rangée d'arbres circulaire a été placée à l'intérieur pour continuer le parti déjà existant donné par les vieux arbres : l'idée est bonne en ce sens que cela diminue un peu la grande surface du rond-point qui tend toujours à lutter avec la partie centrale. Le premier prix a été certainement donné non pas tant pour le fini et l'ensemble du projet que pour son originalité.
(Achille Duchêne, Critique du premier prix du Concours de La Muette, 1914 (parut dans Jardin d’aujourd’hui, 1932 ?) et publié dans le magnifique catalogue Jardins de ville privés 1890-1930, mai 1991)


Concours de la Muette, Premier Prix  R.Saint-Martin, Phototypie, 1914
"Tout est boulingriné" les puristes du vocabulaire jardin apprécieront …  moi j’adore … Je vous ai déjà dit tout le bien que je pense d'Achille Duchêne ... Ici, le Maître note le premier prix d’un concours de paysagiste. Deux remarques révèlent bien ce que je crois être l’approche des jardins de Duchêne : le style épuré, comprendre l'évolution d’un jardin … Comprendre, intervenir lorsque cela est nécessaire et de manière sensible… Il ne faudrait pas que cette qualité se retourne contre Achille Duchêne…  Je constate une tendance à vouloir diminuer l'importance de son travail voire annihiler ses interventions.
Du "Il a tout fait" (comme le disait maladroitement son hagiographe) à "il n’a rien fait" comme on l’entend déjà,  il y a une petite marge ... et surtout le talent de Duchêne. Je pense très fortement (voire je supplie (probablement à genoux)qu’il est temps que l’association laisse aux chercheurs et aux paysagistes un libre accès aux archives des Duchêne retrouvées il y a une trentaine d’années … Cela nous évitera peut-être de revivre des Maintenon pénibles où le talent épuré et ignoré dAchille Duchêne n’est malheureusement plus visible ...

lundi 14 octobre 2013

Un jardin de la Renaissance close ? ...

Le jardin d’aujourd’hui est demeuré sur la tradition, car il est régulier. Mais ce n’est plus l’ordre à la manière de Le Nôtre, c’est plutôt un jardin de la Renaissance close. Le jardin se dissimule comme jadis, non plus pour des raisons guerrières ou féodales, mais parce que plutôt la fort cherche à devenir de plus en plus anonyme et davantage encore en ville. De nouvelles combinaisons d'architecture et de disposition de fleurs en font, en prolongement de la maison, une pièce supplémentaire qui serait la salle de plein air.
(Albert Laprade, Le jardin et la maison arabes au Maroc, 1926)

J. Barot, Jardin à Saint-Cloud- (non daté)
Gabriel Guévrékian, Exposition des Arts Décoratifs, 1925
(autochrome d'Auguste Léon)
Le jardin du MoMA - Le plus ouvert des jardins clos 

jeudi 10 octobre 2013

Le château de Goulaine, des bâtisseurs de paysage ...

Ma copine Solen sort un livre sur le château de Goulaine ... et bien moi  je fais de la pub ...

Le Château de Goulaine
  Architecture, décors et politique familiale. solen Peron
Nouvelles éditions scala
Vue à vol d'oiseau du château de Goulaine et des marais



lundi 7 octobre 2013

Fleurs etc ...

Les jardins de fleurs actuels, qui dérivent des parterres sobres de plantes variées du XVIIIe , lesquels ont eux-mêmes leurs racines dans les jardins de bonne senteur de la Renaissance, prolongeant ceux des plantes aromatiques du Moyen Age, nous sont venus d'Angleterre, tant l'évolution du goût s'y manifeste plus lentement, par le maintien de la tradition. Ils sont surtout composés de larges bordures vivaces et mixtes, appuyées aux haies. On tire un bon parti de leurs allées dallées, inspirées des vieux jardins hollandais. 
(Albert Maumené, Pour comprendre les jardins d’hier et d’aujourd’hui, La vie à la campagne n°99)
Parc de l'Hôtel de Matignon dans les années 70

Il est sympa cet Albert Maumené, il dirigea très longtemps  La Vie à la Campagne ... Dans cet extrait on ne peut pas dire qu'il soit très clair ... mais le cheminement est tout à fait à l'image de l'histoire des jardins ... un grand bazar ...où il est tout de même très agréable de se promener ... je me souviens, étant jeune, d'entendre deux très excellents jardiniers s'entretenir pour décider d'une décoration florale à venir ... 
- Bon! les Perrons ? c'était quoi l'année dernière ?
- De la sauge ... Terre de feu ..
- Ah oui !!!... On met du Géranium ... du Jardin des Plantes avec des Calcéolaires et de la Verveine rugosa en points...
- Oui! ça plaît toujours ...
- Et les premiers parterres ?
- Il est à l'ombre, on met de l'Impatiens ...
- De la Futura ? en mélange ... ?
- Oui, ou du bégo pour changer ...
- Le bégo ? c'est pour les deuxièmes parterres
- Et les troisièmes aussi  ...
-Les troisièmes ? Comme les Perrons sont en géranium ...on pourrait y mettre de la Sauge Terre de feu ...
etc ... 
Bon!! on ne peut pas dire que ces deux là s'emmerdaient avec la décoration florale ... avaient-ils tort ? avaient-ils raison ? je ne sais pas ... il est sûr, contrairement à d'autres temps plus anciens ou plus récents, que c'était loin d'être la priorité .... et en cela, ils avaient bien raison ... 


mardi 1 octobre 2013

Calendrier du Bon Jardinier de 1947 : Octobre ...

Le Calendrier du Bon Jardinier de 1947 est signé Eugène Laumonnier et Maurice Marcel

En octobre la moyenne mensuelle s'abaisse encore; on arrive rapidement à l'arrière-automne biologique. Pour marquer cette saison, on considère le moment où les feuilles changent de couleurs en perdant leur vert. Les espèces typiques sur lesquelles on base les observations sont : l'Érable plane (Acer platinoïdes Linné), le Tilleul à petites feuilles (Tilia cordata Miller), le Bouleau Blanc (Betula pubescens Ehrardt) et le Chêne pédonculé (Quercus pedunculata Ehrardt).
Les gelées blanches font plus ou moins rapidement leur apparition; à défaut de thermomètre à minima sur le sol on peut évaluer l'indice actinothermique minima de-3° à la destruction des feuilles de la Capucine (Tropæolum majus Linné) et à -5° les tiges des Dahlias (Dahlia variabilis Desfontaines).
Octobre est le mois où le jardinier doit rentrer les provisions d'hiver et être prêt contre tout abaissement prématuré de la température matinale. La disparition de ces plantes dans nos jardins indique aussi l'hivernage des adultes du Doryphore.


Tropæolum peregrinum
Nikolaus Joseph, Freiherr von Jacquin 
Plantarum rariorum horti caesarei Schoenbrunnensis..1797-1804

Potager. 

TRAVAUX GÉNÉRAUX. 
Repiquage sous cloche ou sous châssis des plants destinés au forçage : Choux-fleurs, Laitues et Romaines. Vers le 10, arrachage des Patates douces; séchage des tubercules dans un lieu à l'abri de la gelée et mise en stratification à sec dans du sable; les tubercules seront maintenus à une température de + 10° C. Continuer le blanchiment des Cardons, Chicorées et Scaroles. Terminer au plus vite la récolte des Pommes de terre tardives. En cave début du forçage de la Barbe de Capucin et de la Witloof. Lardage et gobetage des meules de Champignon.

SEMIS.  Les mêmes que le mois précédent.

Forçage. 
Terminer le rempotage des Fraisiers de culture forcée. Rempotage et surfaçage des arbres fruitiers en pots et des boutures de Vignes destinés à la culture forcée. Ciselage des Raisins en serre. Pose de paillassons sur les serres de Vignes de culture retardée; effeuillage des ceps en laissant le pétiole des feuilles. Sécher par un léger chauffage et une aération combinée, l'atmosphère des serres de culture retardée. Plantation de jeunes plants de Fraisiers sélectionnés pour pieds-mères. Aération abondante et pincement des Fraisiers de culture retardée.
Montage d'une couche d'hivernage (0,70) pour les jeunes plants d'Ananas. Mise en place dans la bâche de fructification des plants de 2 ans. Maintenir dans le compartiment des plantes prêtes à fructifier à une température de 17° à 20° et une chaleur de fond de 25° environ. Tuteurer les fruits dès qu'ils ont atteint la grosseur d'un œuf d'oie.
Début du forçage en pots des Haricots verts. Semis d'une saison de Concombres pour culture hivernale. Bouturage en serre à multiplication des pousses de Melons prises sur la dernière saison. Début du forçage de l'Asperge verte et blanche. Plantation sur vieilles couches de Laitue Crêpe et sous cloche de Romaine plate à cloche. Débardage des couches et mise en chaînes du terreau. Ramassage des feuilles pour la confection des couches.

Fruitier et verger. 

 Récolte des Poires et des Pommes dans la première quinzaine, variétés à épiderme fin et dans la seconde les variétés à épiderme rugueux. Aération des fruitiers. Récolte et rentrée du raisin. Commencer la préparation des trous pour les plantations et les remplacements. A la fin du mois début des plantations. Après la chute des feuilles, on peut commencer la taille des Poiriers et Pommiers. Pose de toiles devant les Vignes en espaliers destinés à la conservation sur le cep.

Pépinières.

Continuation du désonglettage des scions et enlèvement des ligatures des écussons de l'année. Palissage des prolongements des palmettes en formation. Arrachage et en-jaugeage des arbres pour la vente. Mise en stratification en terrines et sous châssis froids des noyaux de Prunier St-Julien et Damas Noir, Cerisier Ste-Lucie. Préparer par la taille des racines les jeunes arbres pour cultures en pots. Abriter avec de la litière ou des feuilles sèches les marcottes de Figuiers. Préparation du terrain pour les plantations d'Osiers. Récolte, triage, épluchage de l'Osier à palisser. Défoncement des carrés déblayés.


Jardin d'agrément.

 TRAVAUX DE PLEINE TERRE.
Le jardin change d'aspect même s'il n'a pas gelé, la fraîcheur des nuits et le ralentissement de la végétation donnent aux feuilles des arbres, diverses teintes allant du jaune, au rouge et au pourpre. Les massifs d'été à bout de floraison sont déplantés, labourés, ils reçoivent une autre garniture soit de Chrysanthèmes qui dureront jusqu'à la Toussaint, soit plantés directement avec les bisannuelles semées dans le cours de l'été : Giroflées ravenelles Myosotis, Oeillet de poète, Pâquerettes, Pensées, Viola cornuta. Soit encore d'oignons à fleurs à floraison printanière : Anémones, Jacinthes, Narcisses, Renoncules, Tulipes, etc... Mais il est une façon plus originale d'utiliser ces bulbes en les naturalisant dans les pelouses : Crocus, Narcisses, Scilles, etc... conviennent particulièrement.
L'époque est favorable pour faire les plantations de plantes vivaces surtout si le sol est léger et sec; la toilette des vieilles plantations est faite en rabattant toutes les tiges à 10 cul. du sol, sauf pour les espèces à feuillage persistant.
Bégonias, Cannas, Dahlias, Glaïeuls, Montbretias, sont arrachés pour laisser la place à des plantes de remplacement et pour être hivernés.
Les gazons subissent une dernière tonte. Labours d'automne, défoncements, ramassages de feuilles battent leur plein.

SERRES, BACHES ET ORANGERIE. 

Au 15 octobre toutes les plantes de serre froide et d'orangerie, doivent avoir par temps sec, réintégré leurs locaux d'hiver même s'il ne gèle pas, car la fraîcheur des nuits de même que la pluie froide font jaunir les feuilles. Dans l'orangerie réserver aux plantes toujours vertes, les emplacements ayant le plus de luminosité.
Les plantes des serres chaudes et tempérées ont quitté leur lieu de séjour estival en orangerie ou en serre froide pour regagner leurs cantonnements d'hiver ou forcément elles seront plus à l'étroit. La nuit le chauffage sera commencé pour combattre l'humidité. L'ombrage des vitres par badigeonnage des vitres sera supprimé. Les couches de tannée des serres chaudes auront été remaniées, car la chaleur de fond est aussi indispensable que la chaleur atmosphérique. Rentrer en serre froide les Œillets doubles à grosses fleurs de même que les arbustes à forcer : Deutzia, Hoteia, Hortensia, Lilas, etc., ils y resteront jusqu'au moment où ils seront rentrés progressivement en serre chaude pour assurer une floraison échelonnée.
Quelques bouturages et greffages (Camellia en fente) peuvent être faits si l'on possède de la chaleur de fond. Les Chrysanthèmes à la grosse fleur sont mis sous abris mobiles ou rentrés en serre.
A la fin du mois, les oignons à fleurs rempotées et mis sous châssis froids sont rentrés en serre tempérée par saisons successives.