lundi 29 avril 2013

Plaies ...

L'arbre est protégé par son écorce des agressions du milieu froid, soleil, attaques par des agents pathogènes... L'application d'un produit protecteur sur les plaies de taille susceptible de jouer temporairement le rôle de l'écorce, en attendant la "cicatrisation", peut paraître utile. Elle est en fait controversée par de nombreux spécialistes de différents pays. Il n'existe aucune preuve scientifique démontrant les effets bénéfiques à long terme des enduits, fongicides ou autres mastics sur les arbres. Par contre, des études montrent qu'ils peuvent avoir un effet néfaste en constituant un milieu favorable aux micro-organismes (augmentation de l'humidité et de la température). Par ailleurs, la relative inefficacité des enduits peut être partiellement expliquée par le fait qu'un arbre contient déjà sa propre flore de micro-organismes dans les différents compartiments de son bois. Certains d'entre eux possèdent un pouvoir pathogène important mais restent latents tant que les conditions micro-climatiques internes du bois ne changent pas. À la faveur d'une plaie, cette flore d'agents pathogènes peut être libérée et commencer à proliférer en complétant son cycle de vie, avec ou sans application d'enduit protecteur. Selon les résultats de différentes recherches, certains produits, lorsqu'ils sont appliqués sur des coupes de fin d'hiver, limitent le dessèchement du bord des plaies et accélèrent le processus de recouvrement des plaies pendant une durée de 2 à 3 ans. Au-delà de cette courte période, les témoins ont autant de bois de recouvrement que les arbres traités (Dujesiefken, 1995). En définitive, la bonne réalisation des coupes et le bon affûtage des outils sont les meilleurs moyens de limiter les effets néfastes des plaies de taille.

(Christophe Drénou, La taille des arbres d'ornement, du pourquoi au comment, 1999)
Les arbres de l'ancienne place d'Armes de Compiègne 




lundi 22 avril 2013

La rivière artificielle de Brissac et la continuité écologique de l'eau ...

Près de 60 000 barrages, écluses, seuils ou encore anciens moulins désaffectés barrent les cours d’eau en France. A l’origine de profondes transformations de la morphologie et de l’hydrologie des milieux aquatiques, ils perturbent la vie aquatique et le transfert des sédiments dans les cours d’eau. Ils sont autant d’obstacles infranchissables pour les organismes aquatiques qui doivent pourtant pouvoir circuler librement afin d’accéder aux zones indispensables à leur reproduction, leur croissance ou encore leur alimentation, et ce de la mer aux rivières lorsqu’il s’agit des poissons migrateurs. Si environ 2 000 obstacles sont utilisés pour la production d’électricité, la grande majorité d’entre eux, en revanche, est sans usage avéré.
L’altération de la continuité écologique des cours d’eau compromet l’atteinte du bon état écologique des milieux aquatiques, objectif fixé par la directive cadre sur l’eau. C’est pourquoi les réglementations française et européenne - directive cadre sur l’eau, loi sur l’eau, plan national de gestion pour l’anguille, loi Grenelle, plan national de restauration – convergent désormais vers l’obligation de restaurer la continuité écologique dans les milieux aquatiques. Ils conduisent collectivement les acteurs de l’eau à augmenter les efforts et à démultiplier les actions en faveur de cette restauration.
La priorité est donc aujourd’hui d’inventorier l’ensemble des ouvrages existants, d’identifier les obstacles les plus problématiques, de susciter l’émergence d’une maîtrise d’ouvrage publique pour la suppression des ouvrages abandonnés et de faire appliquer la réglementation sur les cours d’eau classés. Un vaste chantier dans lequel l’Onema a un rôle majeur à jouer, en synergie avec les agences de l’eau et les services de l’Etat (DREAL, DDT) en interactions avec les acteurs locaux.
(http://www.onema.fr/-Restaurer-la-continuite-ecologique)


 La rivière artificielle de Brissac
La cascade artificielle de Brissac


 La rivière artificielle de Brissac
 L'ile et la rivière  de Brissac
 L'ile artificielle de Brissac
 La rivière artificielle de Brissac a donné naissance a une nouvelle biodiversité ... une biodiversité créée par l"art des jardins
Si l'on applique la loi sur la continuité écologique de l'eau, la rivière, la cascade et l'île du domaine du château de Brissac devront disparaître ... La rivière redeviendra le petit ru qu'il était au 19e siècle... Nous perdrons, et pas seulement le propriétaire, cet ensemble créé par René-Edouard André au début du XXe siècle ... Nous perdrons également une biodiversité nouvelle qui s'est installée après ces aménagements ... Je respecte la loi et pense être en accord total avec cette loi ... Mais que veut dire " sans usage avéré" ???  Il me semble qu'il ne faut pas oublier ... Ne pas oublier l'homme ... Ne pas oublier ses aménagements ... Ne pas oublier son art du jardin et du paysage ... Ne pas oublier la phrase de John Evelyn : "Cette aide que reçoit la nature quand on y ajoute l'art " ... et celle de Gilles Clément : "Il s'agit toujours d'un travail de collaboration avec la nature" ... Bref! ne pas oublier que le jardin est une Idée de la Nature et un Lieu créé pour l'homme ... et parfois ... et souvent ... sans usage avéré ... 

jeudi 18 avril 2013

Chanson de Simon Dame ... Tab ...

4/4   Intro sur une mesure : Am Am F E7
               
Am7                       Dm7                              G7       C7M
1 ½  Ma fiancée trouvait mon nom très ri-di-cule

  F7M                   Bm7                             E7         Am7
Il la choquait, je crois, alors, sans pré am – bule

                      Dm7                       G7         C7M
Un soir, elle est partie, sans un mot, sans - a- dieu

         F7M                    Bm7                                E7     Am
Mes yeux depuis dix ans n'ont plus croisé- sesyeux

Am7                         Dm7                        G9m         Em7
1 ½  Elle m'avait appris dans le plus doux- mo-ment

            Am7                Dm7        G9m        C7M
Qu'elle attendait de moi l'heureux é – ne – ment
  
     Am7              Dm7             G7           C7M
Qui enorgueillit l'homme et anoblit la –fem-me

         F7M       Bm                              E7     Am          D6
Mais elle refusait le nom de Ma-dame- Dame

Pourtant je lui plaisais, je l'appelais ma muse
Mais je ne savais pas, le poète s'amuse
Qu'un nom comme le mien pût l'agacer autant
Je ne l'ai pas compris, hélas, au bon moment

J'étais un beau jeune homme, elle une demoiselle
Qui sans le faire exprès avait eu des jumelles
Que je n'ai jamais vues, elles vivaient en pension
Et ne rentraient jamais le soir à la maison

Quelques années plus tard, par un ami commun
J'ai su qu'un étranger sollicitait sa main
Ils partirent tous deux quelque part au Mexique
Pour vivre leur amour au bord du Pacifique

A présent je suis seul comme un amant déçu
J'ai voulu voir la ville où je l'avais connue
Je m'y suis installé, et depuis j'y demeure
Avec mes souvenirs, je joue à cache-coeur

(Jacques Demy, Michel Legrand 1967) 


Photographie Agnès Varda - Les Demoiselles de Rochefort - Michel Piccoli et Françoise Dorléac

Le monde enchanté de Jacques Demy : l'exposition

lundi 15 avril 2013

Bourgeons ...

Aujourd'hui, 30 mars, à 10 heures du matin, la première fleur de forsythia s'est ouverte derrière mon dos. Durant trois jours j'ai surveillé son plus beau bourgeon, semblable à une petite cosse dorée, pour ne pas manquer cet instant historique ; la chose s'est passée tandis que j'interrogeais le ciel pour savoir s'il allait pleuvoir. Dès demain les tiges de forsythia seront toutes parsemées de petites étoiles d'or. Cela ne se peut retenir. Mais bien sûr ce sont les lilas qui se sont dépêchés le plus; avant qu'on s'en méfie, les voilà recouverts de petites feuilles tendres et frêles ; les lilas, savez-vous, il est impossible de les surveiller ; le groseillier doré développe lui aussi ses feuilles dentelées et bourgeonnantes, mais tous les autres arbustes et arbrisseaux attendent encore l'ordre d'aller de l'avant, qu’ils reçoivent de la terre ou du ciel ; à ce moment-là, tous les bourgeons s'ouvriront ; et voilà.
Le bourgeonnement appartient aux phénomènes que nous autres, hommes, appelons « marche naturelle »; et en effet le bourgeonnement est une véritable marche. La décomposition est aussi une « marche naturelle », mais elle ne nous fait pas le moins du monde penser a une jolie marche musicale. Je ne voudrais pas composer le moindre tempo di marcia pour la marche de la décomposition. Mais, si j'étais musicien, j'écrirais « la marche des bourgeons ». On entendrait d'abord la marche légère des bataillons de lilas, puis les pelotons de groseilliers se mettraient en route; au beau milieu on verrait arriver l'épaisse cohue des bourgeons de poiriers et de pommier tandis que l'herbe jeune bruirait et balbutierait sur toutes les cordes qu'il serait possible de faire vibrer. Et, aux sons de cet orchestral accompagnement, on verrait défiler des régiments de bourgeons disciplines, marchant sans perdre haleine toujours de l'avant, comme un seul homme, suivant l'expression militaire. Un, deux, un, deux ; mon Dieu, quel beau défilé!
On dit qu'au printemps la nature verdoie; ce n'est pas absolument vrai, car elle se pare aussi de bourgeons roses et écarlates. Il y a des bourgeons d'un pourpre foncé et d'un rouge brutal; d'autres sont gris et gluants comme la poix; d'autres sont blanchâtres comme le feutre qui recouvre le ventre d'une hase, mais il y en a aussi qui sont violets et fauves ou sombres comme du vieux cuir. Quelques-uns laissent percer de petites pointes, d'autres ressemblent a des doigts ou a des langues et d'autres encore rappellent des verrues. Les uns s'enflent, deviennent charnus, se couvrent de duvet et sont trapus comme de jeunes chiens; d'autres s'allongent en une pointe mince et raide; d'autres poussent des queues hérissées et fragiles. Croyez-moi, les bourgeons sont aussi étranges et aussi divers que les feuilles ou les fleurs. On n'a jamais fini de découvrir les différences qui les séparent. Mais, pour les trouver, il faut que vous choisissiez un petit bout de terrain. Si vous allez à pied jusqu'a Bénésov, vous connaitrez du printemps beaucoup moins de choses qu'en vous accroupissant dans votre jardin. Il faut vous arrêter et alors vous verrez les lèvres entr'ouvertes et les regards furtifs, les doigts mignons et les armes levées a bout de bras, la fragilité du nouveau-né et l'élan agressif de la volonté de vivre; et c'est alors que vous entendrez gronder tout has la marche-des bourgeons ».
Voila; tandis que j'écrivais ceci, le signal, semble-t-il, a été donne; les bourgeons, qui, ce matin encore, étaient entortilles dans leurs langes, ont donne naissance a de petites pointes de feuilles, les tiges de forsythia rayonnent d'étoiles d'or, les plis gonfles des bourgeons de poiriers se sont tendus et sur la pointe de je ne sais quels petits boutons étincellent des yeux jaunes et verts. Les écailles résineuses ont livre passage a une jeune verdure, les gros boutons ont perce et il en sort un filigrane de coches et de plis. N'aie pas peur, petite feuille vermillon ; ouvre-toi, éventail replié ; étire-toi, dormeur couvert de duvet; l'ordre de marche vient d'être donne. Eclatez, préludes de cette marche non écrite. Brillez au soleil, cuivres dores, retentissez, tympanons, jouez, flutes, répandez votre pluie d'harmonie, innombrables violons, car le jardin calme, gris et vert, s'est mis victorieusement en marche.
 (Karel Čapek, L’année du jardinier, 1929)


Kazuo Iwamura, le pique-nique de la famille souris, 1986


jeudi 11 avril 2013

Parc de Sceaux ...

Aujourd'hui, hélas ! Les superbes cascades de jadis n'existent plus. Jusqu'à nos jours, nous avons vu un simple tapis-vert les remplacer. Pourquoi faut-il qu'on ait cru devoir en donner une nouvelle version, nous ne craignons pas de l'écrire : véritablement hideuse ! Cette décoration cubiste de pierres lisses, sans sculpture, implacable, sèche au regard, constitue non seulement une offense au bon goût, mais encore une rupture d'harmonie avec ce lieu chargé de passé et qui en a conservé les grandes lignes. C'est un défi à ses lois, alors que l'on était en droit d'exiger des architectes qui prétendaient le ressusciter, de le respecter, du moment qu'ils avaient l'honneur d'être appelés à le continuer, ce Passé, en le liant au Présent. Rupture d'harmonie, nous le répétons, qui constitue ici un barbarisme visuel, dans ce parc du XVIIe siècle : la vue est insoutenable.
 (Ernest de Ganay, Beaux Jardins de France,1950)
Eugène Atget : Le parc de Sceaux au début de XXe siècle
Eugène Atget : parc de Sceaux, début de XXe siècle
Henri Graindorge, les Parterres

François Kollar, La cascade de Léon Azéma, parc de Sceaux.
Sacré Ernest ... Il n’y va pas de main morte … je ne sais pas si Léon Azéma a réagi ou non … Ernest de Ganay est un nostalgique du Grand Siècle, on ne le refera pas ... Mais au-delà de cette nostalgie encore très répandue, c'est l'incapacité à admettre, à encourager le contemporain ... C’est l’incapacité à comprendre la destinée d'un jardin. Y-a-t-il chez Ernest de Ganay un refus ou une incapacité à lire un jardin sans avoir au préalable consulté les archives qu’il nomme très élégamment ses notes de voyage ... ? " Nos notes de voyage sont là heureusement pour préciser les lieux et nous ramener vers les chemins de l'histoire de l'Art ... " Certes, c’est bien dit ! Mais un jardin a t-il besoin d'être "précisé", historiquement parlant, pour être ressenti ... ? Faut-il, encore une fois, un plan ancien du jardin pour en déterminer la valeur patrimoniale actuelle ?... A la vue du parc de Sceaux en ruine représenté par Atget, a-t-on besoin de "notes de voyage" pour être ému et comprendre que nous sommes en présence d’une œuvre colossale ?... Ce qu’écrit de Ganay sur la cascade d'Azéma est terriblement injuste et je me demande, quitte à être aussi injuste que lui, s’il n’y a pas ici un esthétisme qui lui échappe car aucune archive ne le renseigne ...





lundi 8 avril 2013

Année André Le Nôtre ... Annus horribilis ...

L’art des jardins existe mais les artistes manquent.
 (Édouard André, Traité général de la composition des parcs et jardins, 1879)

Deuxième fois que je cite la phrase d'Edouard André ... pour aujourd'hui, franchement, elle est plus qu'appropriée !!!

Les parterres de Sceaux avant ...

... et bientôt
Je souffre le martyr ... Je vous le dis tout net ... Vivement que l'année Le Nôtre se termine !!!  Je me demande ce qu'on va pouvoir raconter pendant un an sur Le Nôtre  !!! Quel ennui mais quel ennui !!! .... 
Mais que se passe-t-il à Sceaux ??? "Eux" qui privilégiaient avant tout le public, l'accès aux pelouses, les jeux de ballons et autres ... "Eux" qui disaient et disent encore sur leur site internet "Tout en respectant les grandes lignes du parc de Le Nôtre, il (Azema) adapta les espaces à des fonctionnalités contemporaines. C’est d’ailleurs la politique qui prévaut désormais tant dans la réhabilitation des jardins que dans celle des bâtiments" ... "Eux" qui étaient "modernes avant l'heure d"être modernes" ... Voila "qu'ils" tombent dans le pire des traquenards ... la restitution des parterres du 17e de André Le Nôtre ... Des parterres où l'on s'ennuie ferme ... Léon Azema qui avait tout compris de ce jardin en gardant la structure ancienne et en inventant des usages nouveaux ... fini les poussettes sur les anciens parterres, c'était pourtant bien tous ces enfants qui jouaient ... La vérité historique ??? Ah oui ! c'est vrai, j'oubliais la sacro-sainte vérité historique qui donne le droit de fabriquer des pastiches dégueulant de prétention... Personnellement, j'aime les jardins anciens non pas pour ce qu'ils ont été mais pour ce qu'ils sont devenus et pour ce qu'ils deviendront ... Permettez moi une autre remarque ... n'a-t-on pas détruit ici à la fois un monument historique, des parterres conservés depuis le 19e siècle et l'esprit du jardin de Léon Azema ???

Sceaux :  Google 2010 et IGN 1926
 les parterres 19e des Trévise  conservés par Azema et maintenant détruits
 
Cliché Vialles, Les parterres et un bassin en 1910 datant de l'époque Trévise


Vivement 2014, qu'on enterre Le Nôtre une bonne fois pour toute. Vivement 2014, qu'on arrête de restituer des horreurs pareilles.  Vivement 2014, qu'on en revienne enfin au jardin ... Un jardin où il n'est plus question ni de restauration ni de restitution qui sont les symptômes de l'absence totale de génie ... de génie jardinier et de génie créateur... Je vous parle de jardins avec un jardinier qui donne son âme au lieu ... des hommes, des femmes qui se promènent, s'amusent, lisent, s'allongent et déjeunent sur l'herbe... Une fois tous les cent ans (à peu près) quand le jardin est appauvri, que le jardinier fatigué ne peut plus rien pour lui ... on appelle un paysagiste ... un paysagiste de son temps de préférence talentueux, qui emmène le jardin vers d'autres horizons  ... Vivement 2014 ...

jeudi 4 avril 2013

Calendrier du Bon Jardinier de 1947 : avril ...

Le Calendrier du Bon Jardinier de 1947 est signé Eugène Laumonnier et Maurice Marcel 


Selon la marche de la végétation ce mois est souvent placé entre la première et la deuxième période du printemps. Cette période est caractérisée par la feuillaison du Hêtre et du Peuplier noir (Peuplier pyramidal pour nos jardins), la floraison du Groseillier à grappes et du Lilas. Par sa climatologie spéciale, avril doit être considéré comme un mois de surveillance très suivie pour les cultures sous verre (aération et ombrage), et pour les multiplications en pleine terre (arrosages, bassinages et protection contre les gelées blanches).
Potager.
 TRAVAUX GÉNÉRAUX. — Terminer la plantation et le buttage des Asperges. Œilletonnage des Artichauts. Terreautage et paillage des plantations. Dernières récoltes en cave de Pissenlits, Barbe de Capucin, Witloof. Sortie des fumiers, composts, nettoyage et désinfection des caves et serres à légumes.
SEMIS EN PLEINE TERRE. — Continuer jusqu'à la fin du mois les semis de Pois en recherchant les variétés résistant à la chaleur et aux maladies. Dès la floraison du Lilas commun (Syringa vulgaris Linné) plantation générale de Pommes de terre pour la conservation hivernale. Renouveler tous les semis du mois précédent pour assurer une succession de récoltes.
Dans la dernière décade, lors de la floraison de la Chélidoine Grande Éclaire (Chelidonium majus Linné), on peut commencer les semis de Haricots en plein carré. Pour ces premiers semis choisir les variétés à évolution rapide pour filets verts.
SEMIS SUR COUCHE. — Aubergines, Cardons, Chicorées frisées, Concombres, Melons, Piments et quelques légumes de collection : Alkékenge, Baselle blanche, Cresson de Para, Fenouil de Florence, Ketmie comestible (Gombo) et Tomates pour culture retardée. Bouturage de Patates douces et mise en place de la première saison sur couche ayant déjà servi (couche de retourne).


Physalis alkekengi

Forçage.
 Pinçage des Pêchers et éclaircissage des fruits. Pinçage et palissage des Vignes forcées. Ciselage du raisin. Nettoyage et paillage à la paille de seigle des Fraisiers de culture hâtée. Taille et plantation de Melons. Remaniage des réchauds et montage de couches à Melons. Pinçage et palissage de Tomates et de Concombres. Plantation sur couche de jeunes plants d'Ananas. Diminuer progressivement le chauffage dans la bâche de fructification. Augmenter les arrosages et les bassinages selon la température. Ombrage au lait de chaux des bâches à Ananas et suppression des œilletons des pieds qui se préparent à fleurir, ne garder que ceux nécessaires à la multiplication. Distribution d'engrais liquide aux cultures en pots. Fin de la culture forcée des Haricots verts.

Fruitier et verger.
Terminer le plus rapidement possible la taille des Poiriers, Pommiers et Pêchers. Achever la pose des auvents et des toiles sur les arbres en espaliers. Échenillage. Traitements à la nicotine contre les différents pucerons. Tuteurer les jeunes arbres plantés et placer au pied un bon paillis de fumier à demi décomposé. Commencement de l'ébourgeonnage. Taille des Figuiers. Surgreffage des arbres stériles. Surveiller au fruitier les derniers fruits et les grappes de raisin restées dans la chambre spéciale. Sondage du sol et étude sur place des nouveaux emplacements à planter en arbres fruitiers à l'automne prochain.
Pépinières. — Taille des Poiriers, fuseaux de 3 ans. Cerisiers, tiges. Noyers, etc. Repiquage en cotylédons de Pruniers St-Julien, Cerisiers Ste-Lucie, amande à coque dure. Terminer les semis de pépins : amandes et noyaux stratifiés. Terminer les greffages de rameaux et les bouturages de rameaux non feuillés. Rigolage du petit plant de Cognassiers de Fontenay. Épandage de fumi3r court en couverture sur les planches de repiquages. Rabattage des Pêchers greffés. Ébourgeonnage. Dressage d'arbres pour cultures en pots. Préparation des baguettes pour le dressage des arbres palissés. Fin des labours. Mise en état des chemins.


Echenillage :
La destruction des nids de chenilles pour protéger jardins et cultures est prescrite par la loi depuis plus de deux siècles. Pendant tout le Moyen Age, et même encore au XVIe siècle, on a fait de véritables procès aux insectes nuisibles devant les tribunaux religieux (officialités), pour les condamner à disparaître des champs infestés, tout comme on a fait le procès à des truies qui mangeaient les bébés dans leur berceau. En 1516 encore, l'official de Troyes nommé Jean Milon, ordonne aux urbecs (les rhynchites) des vignes d'abandonner le terroir de la paroisse de Villenauxe (Aube) sous peine d'excommunication. Satisfaisante sur le plan religieux, cette méthode n'était guère efficace et les paysans se trouvaient fort démunis devant les ravages de ces insectes et de leurs larves. Or, 1730 fut une année très chaude et très sèche, et les insectes pullulèrent. Au printemps 1731, les chenilles se mirent à se multiplier, dévorant les feuilles des ormes, des tilleuls et des chênes. En août, les papillons pondaient leurs oeufs sur les rameaux et, peu de temps après, des milliards de chenilles dévoraient les dernières feuilles avant de se retirer dans leurs ' bourses ', appelées aussi ' poupées ', pour passer la saison froide. Les paysans craignaient qu'au printemps ces chenilles prolifèrent à nouveau et dévorent non seulement les bois, mais aussi les jardins, les arbres fruitiers, les vignes et même les blés. Ils s'adressèrent aux autorités, en particulier aux intendants (nos préfets de région) pour qu'ils ordonnent un échenillage général des arbres et des haies. A titre individuel, certains exploitants avaient déjà échenillé l'année précédente, mais le travail était peu efficace quand tous les voisins n'en faisaient pas autant. De même, le lieutenant de police de Paris avait aussi prescrit la destruction des insectes dans les boulevards, les allées et les jardins de la capitale. A Orléans, à Rouen, des ordres semblables avaient été donnés, sans grand résultat. Il faut souligner aussi que, dès l'époque de Louis XIV, l'échenillage était déjà pratiqué dans les parcs royaux. Ce qu'il fallait, c'était pour la France entière, ordonner un échenillage général des arbres, des arbres fruitiers, des haies et des buissons, bref de tous les végétaux que l'homme pouvait atteindre avec des échenilloirs, nommés aussi chenillères ou ébranchoirs. Il était proposé que chaque paroisse ait l'obligation de posséder un de ces instruments, que l'échenillage se fasse sous la responsabilité du syndicat (maire) et que tous les hommes valides, même non propriétaires, soient astreints à cette tâche. Le 4 février 1732, le Parlement de Paris rendait un arrêt qui ordonnait aux propriétaires et aux locataires d'écheniller dans la huitaine les arbres qui croissaient sur leurs héritages, domaines, cultures et jardins, à peine de 30 livres d'amende (2 mois de travail d'un journalier) et de la responsabilité pleine et entière pour les dommages et intérêts que pourraient réclamer les voisins lésés. Les ' bourses et toiles ' retirées des branches, haies, buissons, taillis, cultures devaient être brûlées dans un lieu isolé ' où il n'y aura aucun danger de communication du feu ', à plus de 500 toises (environ un kilomètre) des maisons, des bois, des landes, des bruyères etc. L'injonction fut assez bien reçue, bien qu'on ne puisse écheniller les arbres les plus hauts ni ceux des forêts, pas plus que les haies qui étaient ' fortes comme des remparts '. Quant à l'efficacité de la mesure, elle dut être assez faible et les résultats très variés ; seules des conditions climatiques défavorables aux insectes et à leurs pontes pouvaient donner des résultats. Le nombre des chenilles ayant diminué, des mesures semblables furent à nouveau édictées en 1738 et en 1744. Un journal économique, en avril 1756, proposa sérieusement de graisser le pied des arbres avec de la vieille graisse, de secouer ensuite les branches et d'empêcher ainsi les chenilles de grimper à nouveau dans les branches. La Révolution n'oublia pas cette question puisque, depuis plus de deux siècles, la loi prescrit toujours l'échenillage comme elle prescrit la destruction du gui. L'obligation d'écheniller a été renouvelée en 1791, en l'an IV, en 1850, en 1871, en 1888. Aujourd'hui, les traitements appliqués par les arboriculteurs, les jardiniers et les vignerons limitent considérablement le pullulement de ces prédateurs.
(Marcel Lachiver, L'échenillage des arbres, 2001)
Echenilloirs et autres outils de taille et d'élagage


Jardin d'agrément.
 TRAVAUX DE PLEINE TERRE. — Les plantations d'arbres et d'arbustes sont terminées, excepté celles de Conifères et d'arbustes de terre de bruyère. La reprise est au besoin accélérée par des bassinages et même d'arrosages.
Si la première tonte des gazons n'a pas été faite en mars, il y a lieu d'y procéder; un roulage surtout recommandable en terrains légers fera taller les herbes. Vers le 10 avril les semis de nouvelles pelouses devront être terminés surtout si l'on n'a pas la possibilité d'arroser.
Les plantes annuelles semées sur place en mars, seront éclaircies, celles semées en pépinière seront repiquées, des semis tardifs vers la fin du mois permettront d'obtenir des floraisons plus tardives, quelques-unes craignant la gelée ne seront semées sur place que vers la fin du mois (Capucines).
Les plantes bulbeuses telles que : Glaïeuls. Montbrelia, Tigridia, seront mises en place.
Les massifs défleuris de plantes bisannuelles seront arrachés. Les espèces de plantes vivaces se reproduisant facilement par semis comme Ancolie, Coreopsis, Lupin, etc... seront semées en pleine terre.

CHASSIS. — L'écimage de certaines plantes molles bouturées les mois précédents, permet de faire une dernière saison de boutures :Achyranthes, Ageratum, Alternanthera, Coleus, etc...
Mise en végétation à froid des tubercules de Dahlia. Les plantes annuelles seront repiquées sur vieille couche.

SERRES, BACHES ET ORANGERIE. — Le chauffage devient presque inutile, l'aération, les bassinages et arrosages ont augmentés graduellement. Les plantes sont espacées au fur et à mesure de leur croissance. Les semis, bouturages, pincements se poursuivent; les plantes devant passer l'été en plein air sont mises en serres tempérées ou froides pour assurer leur aoûtement; les plantes d'orangerie sont au besoin rempotées.

mardi 2 avril 2013

Assassin's creed ...

Sauvegarder l'enclos du jardinier !
(Gilles Clément, Le jardin planétaire, 1999)

A Paris, dans une cour d'immeuble, un cerisier ... il vient juste d'être massacré par un élagueur soit disant professionnel ... je me renseigne (je suis un peu casse pieds) et j'apprends que c'est à la demande de la copropriété ... Merci !!! Merci à tous ... Une petite question ... Pourquoi planter un arbre si c'est pour le couper en deux ???