vendredi 18 mai 2012

Ecoute mon lapin, tu te démerdes ...

Le jardin serait tantôt luxueux, tantôt très simple ; dans ce cas je m’abstiendrais de toute allée, et je laisserais le gazon aller jusqu’au pied de la maison. 
(Achille Duchêne, Les jardins d’aujourd’hui, La vie à la campagne du 15 mars 1914)


Achille Duchêne (1866-1947), paysagiste, concepteur du jardin français, 1925.
Autochrome de Georges Chevalier, © Musée Albert-Kahn 
Si j’aime bien Achille Duchêne, c’est pour son talent mais aussi pour ce que devait être l’homme. Les historiens en ont fait une espèce de machine implacable à produire des jardins "à la Le Nôtre" … Les quelques citations de Duchêne montrent, il me semble, un autre homme, un homme sensible, un homme de terrain… Un jour, j’ai eu la chance de rencontrer Monsieur Roussel, l’entrepreneur et héritier de l’entreprise Toutin et Roussel qui travaillait avec Duchêne. Monsieur Roussel a commencé chez Achille Duchêne, ami de la famille. Il m’a raconté cette histoire …  
Alors qu’il dirigeait pour Achille Duchêne un chantier de jardin en Alsace, Roussel téléphone à Duchêne. " Je suis embêté Monsieur Duchêne, votre alignement en bordure de jardin,  et bien … il est chez le voisin" et là, Achille Duchêne lui donne une réponse qui confirme que l'homme est évidemment un immense créateur de terrain " Ecoute mon lapin (il l’avait connu enfant) tu te démerdes et tu remets cet alignement dans le jardin … " Magnifique ! Non ?

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