On donne le nom de phénologie à l'étude des rapports qui existent entre le climat et les différents stades de développement des plantes. Il s'agit simplement de l'évolution de la vie chez les végétaux et non pas de l'amélioration des espèces, qui relève de la génétique, ni de la recherche du rendement en fonction du milieu, qui relève de l'écologie. C'est une étude plus modeste, qui touche à ces deux sciences et en même temps à la météorologie ou, plus exactement, à la climatologie, puisque la phénologie tend à caractériser biologiquement le climat local, à le définir par quelques chiffres qui tiennent compte, en réalisant une sorte d'intégration naturelle, des différents facteurs entrant dans la définition d'un climat. Aussi est-elle beaucoup plus simple que ces diverses sciences et peut-elle être pratiquée dans n'importe quelle exploitation, verger, jardin ou grande culture. Le but que se propose l'horticulteur, de même que l'agriculteur, consiste à obtenir de bons rendements, beauté pour les fleurs, quantité et qualité pour les fruits. Ce n'est pas par des méthodes routinières qu'il y parvient, mais par la surveillance du développement de la plante. Celle-ci ne peut être poursuivie que dans des installations particulières et même des laboratoires spécialisés, mais les observations les plus élémentaires peuvent être faites par tous les horticulteurs; telles sont les observations phénologiques, puisqu'elles se bornent à noter les dates où apparaissent les modifications végétatives importantes. On pourra envoyer ces relevés à des centres d'étude, tels que les stations de météorologie agricole ou les commissions météorologiques départementales, siégeant dans chaque préfecture, qui en tireront parti pour caractériser les climats locaux et les écarts de l'année en cours. En même temps que le météorologiste, le botaniste trouvera aussi à étudier l'action propre des divers facteurs climatiques sur les différentes plantes. Mais l'observateur doit aussi en retirer quelques avantages, et nous allons voir que ce n'est pas impossible.Il pourra essayer de déterminer les périodes critiques pour chaque espèce et se tenir prêt à appliquer au bon moment les traitements défensifs (lutte contre les gelées, contre le développement des maladies cryptogamiques); en séparant les périodes de développement des différentes espèces, il pourra prévoir les invasions des parasites et des mauvaises herbes et lutter plus facilement contre ces fléaux, car il démêlera l'action des facteurs climatiques, contre lesquels il ne peut rien ou peu de chose, de celle des facteurs dont il peut disposer (époque des semailles, sulfatations, travail du sol, etc.). Il pourra surtout choisir les formes végétales ou les variétés les mieux adaptées aux probabilités climatologiques de sa région, et rejeter celles dont la culture y est pratiquement impossible. Pour cela une longue continuité des observations phénologiques est nécessaire.
(L. Eblé, La phénologie en horticulture - le Bon jardinier, 1947)
Régénération par le feu réalisée par les gardes forestiers du Bosquet de Mariposa en Californie |
Mais, s’il y a bien un truc bien différent et dont j’ai toujours eu en horreur, c'est le dicton qui prévoit le temps ... je mets dans le même sac le quidam qui me demande, parce que je suis jardinier, le temps qu’il va faire … du genre "Alors, ça va durer ce beau temps ? " Qu’est-ce que j’en sais ? … Un jour, il y a une bonne vingtaine d’années, je déjeunais avec le haut de gamme des jardiniers en chef des domaines nationaux … Et voilà un des types qui commence à affirmer que l’hiver sera froid parce que la peau des oignons est épaisse … Ce n’est pas possible ! L’aristocratie des jardiniers tombe dans ce traquenard … Une bonne fois pour toutes … Non, le jardinier ne connaît pas l’avenir météorologique du territoire … A l’époque j’étais un petit peu "rentre dedans", je ne sais pas ce qu’il m’a pris, il a fallu que je la ramène … "Vous me rappelez l’histoire du colon américain qui va chercher du bois" Étonnement général … Je raconte ...
C’est un américain qui revient de la forêt avec un
chargement de bois, il passe devant un indien, stoïque comme il se doit, qui
lui dit sèchement "Hiver froid" L’américain continue son chemin en se disant
qu’il n’a peut-être pas assez de bois "je décharge et j’y retourne"
Au retour avec son nouveau chargement, il repasse devant l’indien "Hiver
très froid" Le visage pâle se dit que l’indien doit savoir ce qu’il dit …
"Je décharge et j’y retourne" se dit-il encore une fois … L’américain
repasse devant l’indien avec un
chargement de bois débordant du chariot … "Alors ? Cet hiver ? Toujours
froid ?" "Hiver très très rigoureux" rétorque l’indien …
Le doute envahit le colon américain "Mais comment sais-tu que l’hiver sera froid ?" "Très
vieux proverbe indien" répond le peau rouge "Quand visage pâle couper
du bois, hiver très froid"
Curieusement, ils n’ont pas trouvé mon histoire drôle … Moi ! j’en
ris encore ...
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