Avec 131 végétaux strictement endémiques, la flore vasculaire de la Corse présente une originalité remarquable. Néanmoins, elle offre de nettes affinités avec celle de la Sardaigne (…)La flore endémique de la Corse comprend 296 taxons : les taxons endémiques strictement corses sont au nombre de 131 ; les corso-sardes sont 75 (auxquels on peut ajouter 14 corso-sardes/archipel toscan) les baléaro-corso-sardes 11 les autres endémiques (Corse-Sardaigne-Italie, Corse-Pyrénées. Corse Alpes. Corse-Sierra Nevada...) 65. (…)Selon cette étude, la répartition de cette flore endémique dans les étages de végétation (certaines espèces endémiques sont présentes dans plusieurs étages) montre une richesse maximale à l'étage montagnard (154 taxons présents), suivi, dans l'ordre, par les étages supraméditerranéen (141), mésoméditerranéen (115) et subalpin (98). Par contre, la comparaison, pour chaque étage, du nombre d'endémiques avec le nombre total de taxons présents à l'étage montre la très grande richesse relative en endémiques des étages alpin (43,97 %) et cryo-oroméditerranéen (47,4 %), dont presque la moitié des taxons présents sont des endémiques (mais la flore y est pauvre en nombre de taxons). L'étage mésoméditerranéen, dont la flore comporte, il est vrai, plus de 1 500 taxons, n'offre modestement que 6,31 % d'endémiques.
(Jacques Gamisans et Jean-François Marzochi, La Flore endémique Corse, 1996)
1) Helleborus argutifolius, Hellébore de Corse -- 2) Paeonia mascula , Pivoine corse -- 3) Euphorbia hyberna , Euphorbe insulaire -- ( photographies : La Flore endémique Corse, 1996)
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Le casgile familial et pins de Corse (Pinus laricio) dans les montagnes du Niolo. |
Quand j’étais encore
un vrai jardinier, c'est-à-dire avec un jardin, j’en ramenais de là-bas (ce n'est pas bien) et les
plantais dans "mon" jardin (sauf la pivoine qui est quasi
introuvable et heureusement protégée)… Un jour, j’avais sous le bras une
hellébore et une euphorbe (helleborus
corsicus et Euphorbia hyberna) Un vieux monsieur m’interpelle étonné "Mais qu’est-ce que tu fais
avec ça ?" (il faut dire que là haut, c’est un peu les "mauvaises herbes" des
sentiers) je vais les planter à Matignon … « A MATIGNON ??? » tu
vas mettre ça à Matignon ??? S’ensuivit une série onomatopées dont on a le
secret en Corse, du genre "oun bah ! pô pô pô ! é bèh !
… Tù sì scemu" … Ça aussi (l’euphorbe) tu la plantes à Matignon …? je
répondais un peu mollement "bah oui, peut être" … "tu sais, cette plante", me
dit-il, "on s’en servait pour protéger les fromages contre les mouches" (la hantise du berger) "elles sont
répulsives" … "elle était cultivée ? Parce que je l'ai trouvée près du
casgile de mon grand père" Il ne savait pas … dommage… je suis retourné voir … mieux voir. Ce casgile, une salle fraiche où l'on entrepose les fromages, n’est
pas isolé, le terrain autour est aménagé en terrasses, il est au bord
d’une rivière … on y trouve une concentration d’euphorbes... Je
sillonne autour du terrain et là plus rien. Je me suis dit "c'est curieux, il faut étudier ça",
malheureusement je n’ai pas encore gratté… mais un berger qui produit plusieurs
dizaines de fromages par jour irait-il courir la montagne pour chercher une
plante qu’il utilise tous les jours et de surcroit vitale pour son économie … ? Cultivée ??
Favorisée ?? Ce n'est pas impossible
…. (la flore présentée ici apportera un début de réponse : Cette
euphorbe se comporte comme une nitrophile et constitue souvent des populations importantes
et denses dans les clairières des forêts et près des bergeries (700 - 2 000 m).
Jacques Gamisans et Jean-François Marzochi, La Flore endémique Corse, 1996 |
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