samedi 29 juin 2013

Week end ennuyeux au Palais des Tuileries avec le Prince Impérial ...

D'après Anonyme, Le Prince impérial sur son poney devant la balustrade des Tuileries face à l'Arc de Triomphe du Carrousel, 1866

mercredi 26 juin 2013

12 images pour comprendre l'histoire d'un espace ... les jardins du Carrousel

Le Palais des Tuileries, 17e siècle, Gravure Aveline (détail)

Gibele Johann Nepomuk, Le Palais des Tuileries, début 19e siècle, 

Le Palais des Tuileries vers 1860 vue prise coté rue de Rivoli

Le Palais des Tuileries vers 1860, vue prise coté  louvre
Le Palais des Tuileries vers 1860 vue prise coté Louvre


Anonyme, Panorama de Paris. Incendie des Tuileries, 24 mai 1871, musée Carnavalet
Anonyme, Incendie des Tuileries le 24 mai 1871, (date?)
Palais des Tuileries en 1873 après l'incendie du 24 mai 1871



Louis Ernest Lheureux, Projet de monument à la gloire de la Révolution française, vue prise à vol d'oiseau, 1889


Projet jardins du Carrousel, 1880

René-Jacques, Le Louvre, le jardin et la Place du Carrousel, 1946

Les jardins du Carrousel de nos jours, projet de Jacques Wirtz

lundi 24 juin 2013

Je n'aime pas le Jardin des Tuileries ...

Sous la monarchie de Juillet, Louis-Philippe enclôt, aux pieds du palais, le premier parterre, pour en faire un jardin réservé, que Napoléon III agrandira, et fermera d'un fossé. Il est curieux de noter que c'est Napoléon Ier, en prévision de troubles possibles, qui fit établir un passage souterrain, partant des caves du château, et passant sous la terrasse du bord de l'eau : Louis-Philippe, qui le modifia et le prolongea, devait s'en servir pour sa fuite en 1848... Sous le Second Empire, la terrasse du bord de l'eau fut rompue en face du pont de Solférino pour permettre un passage, et d'autres sorties pratiquées. Enfin, sur les deux nouvelles terrasses d'angle, à l'ouest, s'élevèrent du côté du sud une Orangerie (1853), et du côté du nord un Jeu de Paume (1861) : ces deux petits bâtiments ont gardé leurs noms. Malheureusement le palais des Tuileries fut incendié par la Commune en 1871, et le jardin est devenu comme un grand corps décapité... Cela ne l'empêche pas de demeurer fort attachant, sinon par le détail de ses bosquets, assez dénaturés, du moins par ses grandes lignes, par son ossature, et par nombre de statues remarquables des XVIIe et XVIIIe siècles. Du XIXe siècle l'on peut signaler Hercule combattant Acheloüs, de Bosio (1825), à l'allée des Orangers; Alexandre combattant, de Nanteuil (1836) au bassin circulaire. Il faut néanmoins regretter cette «panthéonisation » en plein air par la sculpture que la Troisième République décerna ici à ses « Grands hommes » : ces groupes contrastent singulièrement avec les œuvres du passé, et quant au monument à Jules Ferry, il constitue une grave offense à l'esthétique ; d'autres sculptures modernes sont de valeur inégale. Si le Pavillon de l'Horloge du Louvre, au fond, ne se trouve malheureusement pas dans l'axe de la grande allée — il est dévié à gauche — par bonheur le petit Arc de Triomphe du Carrousel lui sert de fond, d'aboutissement, sauvant pour ainsi dire la face — ce que n'avait sans doute pas prévu le Grand Empereur, mais dont le regard se réjouit de nos jours.
(Ernest de Ganay, Beaux Jardins de France, 1950)

Plan du Louve et des Tuileries fin 19e

IGN, Le Louvre et les Tuileries 1945-2003
Vue à vol d'oiseau des jardins du Carrousel axe Est/Ouest

Vue à vol d'oiseau des jardins du Carrousel axe Nord/Sud

Jardins du Carrousel par Eugène Atget - 1905
Les Réservés par Claude Monet (Les Tuileries, étude - 1876 )



L'articulation Tuileries/Carrousel/Louvre , Projet de 1880 après l'incendie du Palais le 24 mai 1871

Actuellement
Rien de tel qu'un texte d'Ernest de Ganay quand on a l'esprit nostalgique ...
Je n'aime pas le jardin des Tuileries ... je ne l'ai jamais aimé ... J'ai failli être le chef jardinier ... Une heure après mon entretien, j'ai décliné ... Et pourtant, là aussi, s'il y a bien un jardin que j'ai vécu de l'intérieur, c'est bien lui ... Mon père l'a dirigé pendant 20 ans ... le jardin a eu raison de lui et je lui en veux toujours ... Ce jardin est sans état d'âme avec ses jardiniers, c'est un jardin qui épuise ses jardiniers ... trop de monde, trop de bruit, trop de manifestation, trop d'enjeux, trop figé ... et quel ennui...   C'est un jardin qui ne me correspond pas ... Quel rôle pour le jardinier la dedans ???,  Et pourtant quel jardin !!! Un des plus beaux du monde ... Vous allez peut-être me trouver nostalgique … Je regrette les Jardins du Carrousel avec ses statues de Mayol... Ils ont été détruits durant les années 1990 pour laisser place au projet Cribier-Benech-Roubaud/Wirtz ... Certes, ils étaient un peu désuets et même ringards ces jardins du Carrousel ... Bien sûr, le Grand Parterre fonctionne bien mieux maintenant ... Il avait été sacrément tronqué, et c'était là une bien belle bourde ... Je regrette surtout que le projet ait re-séparé les Tuileries du Louvre ... Après la sage décision de la 3e république (1882) de détruire le Palais des Tuileries, permettant ainsi d'ouvrir le Louvre sur Paris, on a prolongé ce que l'on appelait les Jardins Réservés (Louis-Philippe, Napoléon 3) reliant donc quelque chose qui n'avait jamais été relié : le Louvre avec le Jardin des Tuileries ... C'est ce qu'on appelle une articulation ! Je pense que l'on a sous estimé son rôle, elle n'existe plus, je le regrette ... Aujourd'hui, malgré projets, reflexions, malgré cette Pyramide magnifique qui me ravit toujours autant ...  un étranglement a remplacé une articulation ... et dans l'art des jardins comme ailleurs, ça ne pardonne pas... 

jeudi 20 juin 2013

Un jardin Corse dont je ne sais rien ...

L’énergie du Corse vient moins de son organisation que la dureté des temps qu’il a traversé. Il serait moins brave s’il avait été plus heureux. Les douceurs d’une civilisation avancée en feraient bientôt un peuple comme tous les autres.
(Pascal Paoli)
Plan du Jardin appartenant à Mgr de la Guillaumye, Intendant de l'Isle de Corse, situé près la Ville de Bastia levé et dessiné en 1788 par le Sr. Douteau, Bibliothèque nationale de France, département Estampes et photographie

Un jardin Anglo-Chinois près de Bastia ... et en 1788. Moi qui suit plus que convaincu du haut degré de civilisation de la Corse ... je dois dire que je suis ici bien heureusement surpris. 



lundi 17 juin 2013

Je n'aime pas le Champ de Mars et pourtant ...

L'architecture n'est-elle pas assez absorbante en elle-même pour qu'il soit besoin d'y ajouter, non seulement le tracé des jardins, mais aussi les connaissances spéciales et techniques inhérentes à cet art, telles que la botanique, l'horticulture, l'hydraulique agricole, et, par-dessus tout, l'étude approfondie de la nature ? Il semble bien que, si l'on examine avec soin ces questions, on doive arriver à cette conclusion logique : l'exercice de l'art des jardins est incompatible avec l'exercice de l'art de l'architecte. Il l'est peut-être encore plus, il faut bien le dire, avec l'exercice de la profession de jardinier. Le jardinier proprement dit peut être en effet un bon praticien, connaissant à fond son métier; mais son éducation n'est en général nullement faite pour la création des jardins qu'il sera chargé d'entretenir. Pour tout art spécial il faut un artisan spécial et celui qui se destinera à l'art des jardins devra tenir non seulement de l'architecte et de l'horticulteur, mais aussi du paysagiste. Il devra avoir des goûts artistiques développés, être surtout un contemplatif: il devra baser ses études sur des règles qui serviront de point d'appui à ses sentiments artistiques, préviendront les écarts qu'il pourrait faire et le guideront dans ses compositions sans pour cela l'entraver davantage qu'en architecture, les règles des proportions n'entravent les inspirations de l'architecte.
(Jules Vacherot, Les parcs et jardins au commencement du XXe siècle, 1908)

Champ de Mars, Tour Eiffel et Trocadero - IGN 1920


Robert Doisneau, la cavalerie du Champ de Mars, 1969
Je n'ai jamais aimé le Champ de Mars et pourtant j'y ai été élevé ... j'y suis quasiment né ... Ma mère m'emmenait dans un endroit qu'on appelait le Petit Rond, il y avait un bac à sable ... et surtout je retrouvais Gueguette ... j'aimais bien Gueguette...  Son frère s'appelait Toto et la nurse Zazanne ... Nurse parce que très chic .... Bons souvenirs ... Bons souvenirs ... Je me souviens aussi de mon père en train d'essayer de cueillir des fruits sur le très beau Diospyros kaki derrière le Guignol ... ou était-ce sur le fameux Maclura pomifera ... je ne sais plus ... Le Maclura pomifera me faisait bien réver celui là... "Oranger des Osages" ou "Bois d'Arc" ... Mon père me racontait que les indiens (Osages) s'en servaient pour les peintures de guerre et fabriquer leurs arcs !!!
Il y avait aussi les Sulkys … C’était super sympa, même si c’était vachement dur de conduire et de tourner avec les rênes… le monsieur avec la casquette sur la photo de Doisneau, il nous aidait … moi, il me faisait un peu peur… Bien plus tard, j'y faisais mon footing ... je me souviens de ce gardien qui se mettait au bout du Tapis Vert et sifflait à chaque fois qu'un touriste piétinait la pelouse ... TRIIIIIIT! ...TRIIIIIIT!...TRIIIIIIT! ... Il sifflait tellement souvent que j'avais l'impression qu'il rythmait ma foulée ... il est vrai que je n'ai jamais couru bien vite ... Je n’aime pas le Champ de Mars... j'en suis convaincu...  mais je ne sais pas trop pourquoi ... 

jeudi 13 juin 2013

Le goût de l’Orient... Expo


Invitation au voyage, l’exposition nous entraîne dans les pas de savants, botanistes, linguistes, artistes d’origine provençale partis à la découverte de l’Orient, sur le large pourtour méditerranéen. Certains, en aventuriers, ont réellement fait le voyage. D’autres, en savants « curieux », ont étudié ces contrées lointaines depuis leur cabinet, à travers des objets rapportés par des correspondants. Tous, collectionneurs et érudits, ont rassemblé quantité de manuscrits, objets d’art, tableaux, donnant un ensemble aussi riche que l’aire culturelle et religieuse d’origine est vaste. Issues des collections publiques de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, ces pièces ont rarement, voire jamais, été exposées. Le Goût de l’Orient constitue une proposition totalement inédite et permet d’appréhender l’histoire de l’orientalisme depuis la fin du XVIe siècle jusqu’au début du XXe siècle.
Mireille Jacotin et Aurélie Bosc, Commissaires de l'exposition)

 la suite sur :  http://www.mp2013.fr/evenements/2013/06/le-gout-de-lorient-collectionneurs-de-provence/

Kâtib Tchelebi (1609-1657)-Histoire des Guerres maritimes des Ottomans
copié à Istanbul (1141H/ 1729), gravure sur cuivre colorée,  Aix en Provence, Bibliothèque Méjanes, inv. D. 63.

lundi 10 juin 2013

Calendrier du Bon Jardinier de 1947 : juin ...


Le Calendrier du Bon Jardinier de 1947 est signé Eugène Laumonnier et Maurice Marcel 


Dès la première décade de juin on note souvent les prémices de l'été caractérisés par la floraison du Tilleul commun (Tilia vulgaris Hayne) et du Troène vulgaire (Ligustrum vulgare Linné), la maturité du Groseillier à grappes et du Sorbier des Oiseleurs. La floraison de la Digitale (Digitalis purpurea Linné), du Châtaignier (Castanea sativa Miller) et de l'Achillée millefeuille (Achillea millefolium Linné) indiquent des possibilités de grandes pontes du Doryphore.


Adam Lonicer - Kreuterbuch: künstliche Conterfeytunge der Bäume, Stauden, Hecken,  1582


Potager.
TRAVAUX GÉNÉRAUX. 
Arrosages abondants, paillage, terreautage, sarclages, éclaircissages, binages. Lier les Chicorées et Scaroles. Ramer les Pois et Haricots. Taille des Melons, Concombres, Aubergines et Tomates. Plantation des Choux d'Automne, des Poireaux, des Céleris et Céleris Raves. A la fin du mois, mise en pépinières de plants de Fraisiers.
Vers le 10 on doit cesser la récolte des Asperges dans les jeunes plantations et le 24 (St Jean) dans les cultures en plein rapport. Quelques jours après la fin de la récolte arracher à la main les petits turions abandonnés comme pièges; après dessiccation les brûler. Début de la récolte des graines et protection des porte-graines contre les oiseaux. Dès les prémices de floraison, sulfatage des Pommes de terre contre le Mildiou.

SEMIS EN PLEINE TERRE. 
Dans la première décade, dernier semis de Choux pour l'hiver, le premier semis ayant été effectué lors de la floraison du Sureau noir (Sambucus nigra Linné). Traitement contre les Altises. A la même époque, semis en place de la Chicorée Witloof pour la production hivernale de « l'Endive ». Semis de Betteraves rondes dans les terrains peu profonds. Semis en place et dru de l'Oignon de Mulhouse pour l'obtention des petits oignons à repiquer. Dans la 2e et 3e décade semis de Carottes pour la provision hivernale. Semis de Choux-fleurs durs et de Brocolis et à mi-ombre de Fraisiers des quatre saisons. Avant le 20 il faut opérer tous les semis de Haricots pour récolter en sec. Semis échelonnés tous les 10 ou 15 jours de Haricots pour récolter en filets.
Statification des graines et profondeur des semis. Bon jardinier 1947
Forçage.— Pinçage et palissage des Vignes et Pêchers. Effeuillage des Pêchers et éclaircie des fruits. Ciselage du raisin. Palissage des boutures de Vignes en pots. Dépanneautage des serres à forcer dont la récolte est terminée. Veiller à ce que les tuyaux de chauffage soient complètement remplis d'eau pendant la période estivale. Montage des dernières couches sourdes à Melons. Vers le 25 semis d'une saison de Melons à planter en bâches (culture retardée). Dans les bâches à Ananas, par un temps couvert et froid, de préférence, donner un « coup de fouet », en chauffant, mais en ne faisant circuler l'eau que dans les tuyaux situés sous le fond des bâches. Vers la fin du mois dépanneautage des bâches à œilletons d'Ananas.

Fruitier et verger. 
Ébourgeonnage. Arrosage en cas de sécheresse des arbres nouvellement plantés. Soufrage des treilles et espaliers. Traitement à la bouillie cupro-arsenicale des arbres à pépins et des Vignes. Éclaircissage des fruits. Dresser et palisser les prolongements. Continuer les pincements et la taille en vert. Bassiner les Pêchers le soir. Pincement de la Vigne et pratique de l'incision annulaire. Rabattage sur les Pommiers en cordons des bourgeons situés sur le dessus des branches et tendant à acquérir trop de vigueur. Pinçage des Abricotiers et Cerisiers. Activer l'ensachage des fruits. Récolter et brûler les fruits vereux. Pose de gobe-mouches et de pièges.

Pépinières. 
Ebourgeonnage et accolage des greffes de Poiriers. Coursonnage des Poiriers et Pommiers-Egrin pour tiges. Formation des Poiriers palmettes, 1re et 2e série. Traitements insecticides et anticryptogamiques. Marcottage par buttage de Pommiers jaune de Metz et noir de Vitry, de Cognassiers de Fontenay, etc. Bouturage sous cloche et en plein soleil de rameaux feuilles de variétés dont Ia multiplication est très difficile.
Modalités des tailles charpentières

Jardin d'agrément
TRAVAUX DE PLEINE TERRE. — Au 15 juin, la plantation de tous les massifs doit être terminée, les Dahlias mis en place; le jardin d'agrément doit être en parfait état d'entretien. Les gazons sont tondus toutes les semaines, roulés si besoin et arrosés régulièrement. Les Dahlias plantés en mai sont tuteurés, les plantes grimpantes annuelles ou vivaces sont attachées A leurs supports.
Les arbustes tels que : Azalées de pleine terre, Boule de neige, Deutzia, Lilas, Philadelphus, Rhododendrons se verront supprimer leurs inflorescences fanées, une taille régularisera leur forme et leurs boutons floraux auront le temps de se former avant l’arrêt de la végétation.  
Juin est la meilleure ~poque pour la mise en place des plantes aquatiques, principalement des Nymphaea et des Nelumbium.
Nelumbium nucifera, Isola bella, Italie 


La roseraie est en pleine floraison; binez, sarclez, arrosez de préférence le soir mais évitez de pailler ce qui peut provoquer le «  blanc des racines »
Les Camellia commencent A former leurs boutons A fleurs, ils ont besoin d'arrosages. Les boutures de Chrysanthèmes sont pincées et rempotées.
Les plantes bisannuelles telles que : Giroflées ravenelles, Campanules a grosses fleurs, Roses trémières de même que la majorité des plantes vivaces sont à semer. Quelques annuelles à végétation rapide, semées sur place fleuriront encore avant les froids : Alysse odorant, Amarantes a feuillage, Belle de jour, Chrysanthèmes annuels, Coreopsis, Eschscholtzia, Nemophile, Reseda, Souci, sont de ce nombre.
A la fin du mois en terrain sec et léger, les bulbes de Crocus, Jacinthes, Narcisses, Tulipes, etc. ... mis en jauge pour achever leur maturité, sont a arracher.

SERRES, BACHES ET ORANGERIE. 
Les travaux indiques en mai doivent être terminés ; plus que jamais suivre attentivement : l'aération, les bassinages et arrosages, l'ombrage, Ia mouille des sentiers.
Les plantes d'orangerie mises en plein air avec leurs pots et groupées de façon décorative seront fréquemment arrosées, parfois a l'engrais liquide; de temps à autre la terre sera griffée avec l'appoint d'un petit surfaçage. Veiller qu'A travers le fond des pots, ces plantes n'~mettent pas de trop grosses racines qu'il faudrait couper lors de la rentrée en serre.
Les boutures sorties de la serre a multiplication sont enterrées sur couche chaude, ombrées au début, elles seront graduellement habituées au plein air. Ces couches recevront aussi les plantes languissantes.

En serre chaude, les couches de tannée seront remaniées afin de donner un peu de chaleur jusqu'en octobre.

mercredi 5 juin 2013

La plus belle, c'est la Serre de Digoine ...

Après l'achèvement du jardin, Son Excellence s'écria, ravie : "De l'entrée à la sortie, on ne compte que quatre cents pas mais je considère que les merveilles du Jiangnan pour moi seul sont recueillies en ce lieu."
(Ji Cheng, Yuanye, 1634) 


La serre : vous remarquerez les deux echelles du jardin adaptées au château et à la serre

La serre de Digoine face sud (en cours de restauration)
La serre de Digoine face nod
Avant : Statue de "la source"  (volée?) qui décorait l'interieur de la serre ... 
Actuellement: vous remarquerez la transparence exceptionnelle malgré cette sculpture ... et l'on regrette la "Source" 
La serre n'interfère pas avec le château ...  c'est magnifique de discrétion
Plan partiel de Digoine
A l’image du jardin des roses de Compiègne, le jardin de la serre de Digoine est ce lieu intime, ce lieu où "le propriétaire jardine" … si ce petit jardin, probablement dessiné par Achille Duchêne, est loin d’être fabuleux,  la serre elle … C’est la plus belle de toutes … c’est une Star.  J’aime particulièrement deux choses chez elle … son effet double : serre d’un coté, fabrique de l’autre … Et sa discrétion … Quand on pénètre dans Digoine on ne la voit pas … on peut même faire le tour du parc et la rater … Peut-être aurez vous la chance d'être attirés par une petite fabrique avec ces deux colonnes ioniques …Vous découvrirez ainsi qu’il y a une serre à Digoine … Il y a énormément de choses à dire ... L’architecture pierre-fer-verre, effet double, transparence, effacement, échelle, rapport avec le paysage et usages … oui usages!! Parce que c’est une véritable serre, une serre ou l’on multiplie, on cultive on produit … Mais qui a construit ce truc ??? On ne sait pas… 


Digoine sur ce blog : 


Digoine, c’est la French Touch ...




Le haha de Digoine ...




Pourquoi un plan de jardin 2 ...

mardi 4 juin 2013

La serre de Digoine ...

Au début du XXe siècle, avec la guerre, la dispersion du personnel et la disparition progressive des grandes propriétés, les serres privées sombrent dans l'abandon. Les plaisirs de l'horticulture, faute d'argent et de temps, tombent en désuétude et n'intéressent plus que quelques passionnés. En revanche, les grandes serres commerciales, destinées à la production des fruits et légumes, se développent rapidement. Quant aux serres privées, peu d'entre elles ont la chance d'être entretenues ou restaurées. Vestiges d'une époque définitivement révolue, elles sont aujourd'hui laissées à l'abandon et traînent leur vieille carcasse rouillée dans quelque «forêt vierge» avant de disparaître. 
(Laurent Lempereur, Le Temps Des Jardins, 1992)

Château de Digoine et la serre (19e)
Pourquoi la serre de Digoine ? 
Parce que c'est la plus belle ... 
Parce qu'elle est en pierre  ...
Parce qu'elle est en fer ...
Parce qu'elle est en verre ...
Parce qu'elle est double ...
Parce qu'elle est Fabrique ...
Parce qu'elle s'efface ...

A suivre ...


lundi 3 juin 2013

La serre tempérée du jardin des roses du domaine de Compiègne...

Un jardin de roses conçu sans méthode et sans goût peut s'avérer très fade. Des éléments décoratifs, comme un cadran solaire, un jet d'eau, un muret fleuri, une sculpture en pierre ou en plomb lui donneront plus de charme. Ils seront placés au centre de la roseraie si vous souhaitez créer un jardin de style formel, dans des niches aménagées tout autour pour un jardin plus paysagé. Dans le schéma ci-après, le bassin central, d'environ six mètres de diamètre, accueillera au moins trois superbes variétés de Nymphaea. 
Pour rendre moins monotone les abords du bassin, on y installera de petits pots ou des jardinières de plantes annuelles. Les quatre parterres symétriques, en forme de quart de cercle, situés à proximité du bassin, recevront des lavandes taillées en boules et des roses de Chine. Ce qui donnera une continuité de couleurs pendant toutes les saisons et créera un lien avec les tons des pierres entourant le bassin. Les petits cercles dans les quatre diagonales du jardin sont plantés de rosiers tiges pleureurs, comme la magnifique variété rose pâle `Lady Godiva'. Les massifs de rosiers comporteront chacun cinq pieds de rosiers `Blanc Double de Coubert' (hybride rugosa), choisis pour leurs fleurs d'un blanc très pur, leur feuillage sain, vert foncé, et leur stature imposante. 
D'autres groupes de roses d'une seule couleur compléteront ces parterres. Je ne cite pas leurs noms, et laisse le choix des variétés à l'appréciation du jardinier ou du propriétaire du jardin, en fonction de ses goûts, du sol et du climat. Pour harmoniser au mieux les couleurs, je suggère toutefois de choisir (…) des fleurs rose foncé (ou rose carmin comme 'Zéphyrine Drouhin'), (…) des nuances rouge vif, (…) des tons blancs (…) des coloris rose pâle. Pour mettre en valeur toutes ces roses, il serait judicieux d'encadrer les parterres de bordures de Stachys lanata. (Pensez à supprimer leurs boutons floraux 
avant qu'ils ne s'épanouissent pour éviter que les plantes ne s'épuisent inutilement à produire des graines. De plus, cette opération ainsi qu'une bonne préparation du sol auront pour effet de favoriser la progression latérale des racines et de rendre ces plantes plus tapissantes.) Ces tapis argentés seront taillés régulièrement du côté de la pelouse mais pousseront librement vers les massifs de rosiers. 
Il existe un nombre impressionnant de variétés de rosiers disponibles dont chacune peut trouver « jardin à son pied ». Les seuls endroits où il vaut mieux éviter d'en cultiver sont les lieux trop pollués par la fumée des villes. Pour les choisir de manière raisonnée, il convient seulement de connaître leurs besoins et de leur trouver un emplacement adapté en ce qui concerne le sol et l'exposition. Or, je vois trop souvent des rosiers de grande valeur cultivés en dépit du bon sens, sans aucune réflexion ni aucune connaissance de leurs besoins. Bien que les mots « jardin de roses » évoquent le paradis terrestre, c'est malheureusement rarement le cas par méconnaissance du mode de vie des rosiers. Pourtant, avec un minimum de connaissance de leurs exigences, il est possible d'utiliser les rosiers de manière fort décorative : en parterres, en massifs, en piliers, sur une pente, en écrans, en palissades, en pergolas, en arches, en guirlandes, en haies impénétrables, sur un mur, en couvre-sol, etc. Il arrive même qu'un rosier, plus intrépide que les autres, s'échappe et indique de lui-même une nouvelle manière de le cultiver.
(Gertrude Jekyll, Propos sur le jardin, 1927)


Le domaine de Compiègne, le jardin du Théâtre, le jardin des Roses, la Serre Tempérée

La serre tempérée de compiègne, le Jardin des roses et le départ de l'Allée Verte

L'entrée de la serre tempérée de Compiègne 

Le jardin des Roses avec ses bâches à Ananas (rectangles roses) en 1844


L’ensemble, que constituent la Serre Tempérée, le Jardin des Roses et le Jardin du Théâtre, est un haut lieu d’usages. D’usages parce que ce sont trois lieux intimes proches et accessibles directement du château. C'est ici qu'il faut imaginer la vie de tous les jours des gens du lieu. 

La serre tempérée du jardin des roses de Compiègne n'a pas une architecture de rêve ... Bien sûr c'est du proportionné, du solide, du néo-classique, du français ... Je la trouve particulièrement intéressante pour son entrée ... Cette entrée est à la fois un accès et un décor ... Rien de nouveau me direz-vous mais ce décor n’est pas rattaché à la serre. On peut très bien passer devant sans se rendre compte qu’il y a une serre … Cette entrée est une fabrique de jardin, c’est une fabrique du Petit Parc… 

Une autre chose intéressante : l’appellation "jardin des roses" qui date de 1810 ...et pourtant le terme "roseraie" existe déjà … je ne sais pas pourquoi … Dans ce jardin des roses, deux carrés rectangles bien visibles sur le plan … ce sont des bâches à ananas … pas mal non ? Un thermosiphon part de la serre, passe sous les bâches afin obtenir une "couche chaude" … ce n’est plus visible… Nous avons ici ce fameux "jardin ou le propriétaire jardine", lieu d’expérience, de plaisir, de secret et bien sur à l’écart des regards… Le Jardin du Théâtre ? Mon pauvre pépère, situé au fond d’un trou, personne ne le voit … Je l’aime beaucoup, il est tellement désuet


Le Jardin des Roses de Compiègne est ouvert actuellement

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