lundi 18 février 2013

Histoire tragique ...

Pourquoi les cerfs s'obstinent-ils au fil des ans à traverser les mêmes tronçons de la nationale 7, au sud de Fontainebleau ? Comment expliquer que des sangliers pourchassés en forêt aboutissent régulièrement sur un parking de supermarché ? Parce que ces grands animaux sauvages ont une mémoire de leurs parcours, et que celle-ci perdure de génération en génération. Une caractéristique que devront prendre en compte les schémas régionaux de cohérence écologique, prévus par le Grenelle de l'environnement pour maintenir ou rétablir les continuités écologiques indispensables à la faune sauvage.
Pour décider où se situeront ces « biocorridors », connaître les déplacements des grands ongulés - des espèces « parapluies » dont la présence signe celle de bien d'autres plantes et animaux - est une étape indispensable. Mais comment retracer les parcours naturels de ces mammifères alors que leur biotope est truffé d'obstacles, infrastructures routières ou ferroviaires, canaux, zones industrielles ou urbaines ? En ouvrant les archives des chasses à courre de France et de Navarre.
De nombreux équipages de vénerie ont consigné de longue date leurs parcours de chasse dans des livres de comptes-rendus, parfois accompagnés de cartes. Et celles-ci confirment, notamment en forêt de Fontainebleau, où la chasse royale se pratiquait dès François Ier, que cerfs et chevreuils empruntent, quand ils le peuvent, des parcours identiques depuis au moins deux siècles.
« Les ongulés ont une perception avant tout olfactive des espaces dans lesquels ils vivent », explique Vincent Vignon, naturaliste et fondateur d'un bureau d'études spécialisé en écologie. Or une partie de ces repères olfactifs - les odeurs dégagées par les roches, par certains sols ou par l'humidité - est immuable. Les animaux peuvent se caler sur eux pour établir leurs voies de déplacement. Lesquelles, transmises des adultes aux petits, finissent par constituer une « mémoire collective » propre à ces groupes d'ongulés.

(Catherine Vincent: Extrait de l’article fuite des cerfs face aux chasseurs : une affaire de mémoire, paru dans l'édition du Monde du 27 décembre 2012)

Hôtel de Matignon vers 1885-1890
Que de Matignon en ce moment ... Cet article du Monde me donne peut être enfin la clé d'une énigme … Les canards de Matignon … ne confondez pas avec ceux de l’Elysée, les nôtres étaient sauvages … Chaque année, on les voyait arriver, ils s’installaient dans le parc, pondaient etc … Il n’y a pas de bassin à Matignon, une fois nés,  les canetons se faisaient dévorer un par un par les corbeaux, les geais … et même peut être par ce fameux chat noir qui régnait en maître sur ce territoire … il n’y avait pas grand-chose à faire … Avec un peu de chance, un ou deux s’en sortaient … Mais pourquoi venaient-ils ici ces satanés canards alors qu’il n’y a pas d’eau pourtant indispensable ?… Ils ne sont pas malins … Un jour, j’ai découvert cette photographie où il apparaît qu’une mare (dont j'ignore tout) se trouvait à Matignon …  Alors ces canards ? Ont-ils eux aussi fini par se constituer une mémoire collective ? Mémoire collective qui comme pour ces pauvres sangliers et cervidés leur a été fatale … du moins à leur descendance ... 

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