Les divertissements scéniques et musicaux qui animaient les repas au Moyen Âge furent remplacés à la Renaissance par des éléments de pure décoration posés sur la table : pâtés en croûte simulant des oiseaux, sujets pour célébrer un événement et même des automates. Au XVIIIe siècle, d’élégantes architectures miniatures les remplacent. C’est pendant la première moitié du siècle que se fixe le code de la table « à la française » de même qu’aux jardins ordonnés on attacha l’expression « à la française ». Le parallèle entre les jardins classiques et l’art de la table est évident et par un singulier mimétisme on vit la table se couvrir de parterres de sucre, de pavillons et balustrades de carton ou de pastillage, de statues de porcelaine et d’argent, d’arbres de papier, de fleurs de soie. Afin de distraire les convives notamment, pendant les changements de service, ces parcs miniatures s’animaient et ils pouvaient même voir couler l’eau des fontaines et s’embraser des feux d’artifice. Seul le « dormant », plateau central en bois recouvert de miroirs demeurait en place pendant tout le repas. Les ouvrages de Menon, Les Soupers de la cour, 1755 et La science du maître d’hôtel confiseur, à l’usage des officiers de (bouche), 1776 fournissaient les modèles nécessaires pour tracer un décor en sucre analogue aux broderies de jardins. Le sucre coloré du décor dit « sablé » imitait le sable de couleur des plates-bandes bordées de buis, tandis que la technique du pastillage, pâte de sucre sèche destinée à être moulée permettait de réaliser les fleurs, les colonnes, les treillages et les statuettes. Les figures destinées aux jardiniers et celles pour les confiseurs pâtissiers utilisent pour leurs légendes un vocabulaire identique, on y retrouve des parterres, bordures, balustrades, piédestaux, buttes de terre et gazon. Au dernier service, du dessert, des fruits, frais ou confits, viennent s’ajouter au décor, ils sont montés en pyramides ou dressés dans des verres à pied appelés gobichons(Marie-Noël de Gary, Du jardin aux arts décoratifs : les parcs et jardins source d’inspiration aux XVIIIe et XIXe siècles, journée d’étude de rendez-vous aux jardins, 2012)
Jardin à la française par Lenôtre et Le Nôtre |
Ce gâteau du pâtissier Lenôtre dit "jardin à la française" pour commémorer la bien triste année André Le Nôtre est sans conteste la plus belle réalisation de l'année en matière de restitution de jardin 17e (siècle) ... Contrairement à ce qui a été fait ailleurs ce "petit jardin" fera au moins des jardiniers (gourmands) heureux en ces temps de fin d'année... enfin ! je l'espère ...
Bonnes fêtes à tous ...
Bonnes fêtes à tous ...
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