Dessin des allées :
La préoccupation de former, dans les jardins paysagers, des figures déterminées au moyen du tracé des allées est une coutume fort répandue. En France, dans la première moitié de ce siècle, nombre de dessinateurs de jardins cherchaient à figurer des ovales réguliers, des demi-lunes, et surtout des palmes, comme dans les châles de L‘Inde, On a généralement renonce à ces enfantillages, en songeant avec raison que l'ensemble de ces contours est impossible à saisir lorsque des plantations le coupent diversement. En. Allemagne toutefois, ces mauvais tracés se retrouvent encore. La figure 145, en forme de violon contractée en AA, a été dessinée par Sîebeck au moyen de deux allées dont l'une est inutile, et que remplacerait avantageusement l'allée ponctuée BB.
Édouard André, Traité général de la composition des Parcs & Jardins, 1879 |
Dans le voisinage immédiat de l'habitation, ces lignes à sinuosités multiples sont plus défectueuses encore. Les pointes, les formes cornues, les contre-courbes se croisent et se nuisent (fig. 146). Le tracé des lignes ponctuées indique le moyen de les corriger. L'allée AA débouche dans l'angle de l'habitation, et le sentier BB s'y rattache aisément, en supprimant les branches CDF et la corne E.
Édouard André, Traité général de la composition des Parcs & Jardins, 1879 |
Lorsqu'une allée A se bifurque, ses Galeux branches B C doivent s'éloigner rapidement l'une de l'autre (fig. 147), de sorte qu'aucune hésitation ne soit permise sur leur direction nouvelle. Tout tracé qui rappellerait les figures 148 et 149 doit être écarté ; le premier montre dès le début l'inutilité de la séparation, les deux sections tendant bientôt à se réunir; le second ne suffit pas à expliquer comment la direction A ne se continue pas au moyen des lignes de points B.
Édouard André, Traité général de la composition des Parcs & Jardins, 1879 |
Une allée A (fig. 150) ne doit pas être embranchée sur une autre BC à angle droit. Elle arrivera obliquement, d'après un angle tel que la direction B soit naturellement prise par le promeneur, mais qu'il ne trouve aucun obstacle s'il veut tourner vers C.
Édouard André, Traité général de la composition des Parcs & Jardins, 1879 |
On a proposé, pour éviter les tournants brusques, de bifurquer cette allée d'arrivée (fig. 151) pour rejoindre plus normalement B ou C. L'inconvénient, de ce dessin est qu'on obtient ainsi le tricorne D dont les trois angles produisent un détestable effet. Ce moyen ne doit être employé que Sous bois ou quand les proportions du triangle curviligne sont assez grandes pour qu'on ne voie qu'un angle à la fois. Le tracé représenté par la figure 152 sera rigoureusement proscrit. C'est l'expédient des gens embarrassés d'un carrefour; ils ne trouvent rien de mieux que de boucher le trou par un cercle D, au milieu duquel ils plantent généralement un arbre pleureur. Un pareil dessin ne peur être exécuté que sur de grandes proportions, dans des conditions spéciales, auprès des habitations, pour l'entourage d'une statue dans un parc public, au débouché de plusieurs grandes voies, etc.
Édouard André, Traité général de la composition des Parcs & Jardins, 1879 |
La figure 153 reproduit la partie du plan de Sefton Park, à Liverpool, située à l'est, auprès des grandes pelouses du jeu de cricket. Six grandes voies s'y réunissent; elles eussent laissé un immense carrefour dénudé, au milieu duquel j'ai fixé l'emplacement d'un restaurant A, entouré de massifs de rhododendrons.
La question des carrefours dans les parcs et jardins est souvent embarrassante.
Édouard André, Traité général de la composition des Parcs & Jardins, 1879 |
RAPPEL DE LA PAGE 312 Si l'on trace les deux côtés l'un après l'autre, de prime-abord, sans les avoir préparés par un axe, il arrive souvent que dans un croisement les allées s'emmanchent mal, suivant une expression vulgaire et caractéristique. On obtient alors des effets analogues à ceux que représente la figure 69, où le carrefour est du plus désagréable aspect et les allées sans union, faute d'avoir tracé préalablement les lignes mères ou axes ABCDE qui viennent s'intersecter au point 0. Dans la figure 70, au contraire, le tracé préalable des axes a permis de doubler les lignes sans erreur possible, et les trois allées s'embranchent harmonieusement par un simple arrondissement des angles. Les diverses manières de traiter les carrefours et bifurcations d’allées seront exposés plus loin. Mais leur tracé doit être soumis partout à des procédés identiques pour arriver à de bons résultats.
Édouard André, Traité général de la composition des Parcs & Jardins, 1879 |
Si l'entrée d'un parc se trouve en face (l'une pelouse que l'on désire conserver intacte, et si l'allée d'accès la contourne, l'amorce de cette allée sera située franchement dans l'axe A (fig. 157) jusqu'à une faible distance. Elle se divisera alors en deux branches égales BB, qui entoureront la pelouse en présentant au point B une courbe régulière. Toute disposition en mamelon ou en pointe C (fig. 156) sera évitée.
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