L'arbre est protégé par son écorce des agressions du milieu froid, soleil, attaques par des agents pathogènes... L'application d'un produit protecteur sur les plaies de taille susceptible de jouer temporairement le rôle de l'écorce, en attendant la "cicatrisation", peut paraître utile. Elle est en fait controversée par de nombreux spécialistes de différents pays. Il n'existe aucune preuve scientifique démontrant les effets bénéfiques à long terme des enduits, fongicides ou autres mastics sur les arbres. Par contre, des études montrent qu'ils peuvent avoir un effet néfaste en constituant un milieu favorable aux micro-organismes (augmentation de l'humidité et de la température). Par ailleurs, la relative inefficacité des enduits peut être partiellement expliquée par le fait qu'un arbre contient déjà sa propre flore de micro-organismes dans les différents compartiments de son bois. Certains d'entre eux possèdent un pouvoir pathogène important mais restent latents tant que les conditions micro-climatiques internes du bois ne changent pas. À la faveur d'une plaie, cette flore d'agents pathogènes peut être libérée et commencer à proliférer en complétant son cycle de vie, avec ou sans application d'enduit protecteur. Selon les résultats de différentes recherches, certains produits, lorsqu'ils sont appliqués sur des coupes de fin d'hiver, limitent le dessèchement du bord des plaies et accélèrent le processus de recouvrement des plaies pendant une durée de 2 à 3 ans. Au-delà de cette courte période, les témoins ont autant de bois de recouvrement que les arbres traités (Dujesiefken, 1995). En définitive, la bonne réalisation des coupes et le bon affûtage des outils sont les meilleurs moyens de limiter les effets néfastes des plaies de taille.
(Christophe Drénou, La taille des arbres d'ornement, du pourquoi au comment, 1999)
Les arbres de l'ancienne place d'Armes de Compiègne |
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