La linéarité des séquences (promenade des jardins) ordonne mouvements, évènements, espaces dans une progression qui rassemble ou juxtapose des esthétiques ou des activités divergentes.
(Bernard
Tschumi, « Combinatoire », in
textes parallèles, 1985)
Un
jardin ne s’ouvre pas sur une vue, il
s'ouvre sur un territoire ... Que montre Salomon de Caus dans son ouvrage publié en 1620 l’Hortus Palatinus ? L’élément
majeur que les historiens ont noté, est la description du jardin et
non du palais. En effet, l’ouvrage est une compilation de planches
représentant les détails du jardin. La seule gravure qui nous
permet de réellement comprendre ce jardin, ce n’est certainement
pas le plan ; mais la vue représentant le jardin, le château,
le territoire. Ce territoire est le Palatinat de Frédéric V. Ce
territoire comprend la ville d'Heidelberg, capital de la région, des
routes d'accès, un pont, le fleuve Neckar allant vers le Rhin, une
plaine agricole et la montagne au loin qui marque la frontière … Ici comme
ailleurs, le jardin est au centre de son territoire. On pourrait
ajouter que le jardin organise le territoire… le
jardin regarde ce qu’il a créé … Amputer
le jardin de son territoire revient somme toute à créer une
compilation de scènes n’ayant pas grand rapport entre elles … Quelle
que soit l’évolution du territoire, en aucun cas on ne peut
séparer celui-ci du jardin… Une
éolienne n’est ni belle ni laide, elle peut être à l’échelle
ou pas… ce que vous ressentez en regardant une éolienne, un
paysage bucolique ou une usine abandonnée est culturel, rien
d’autre... Mais il y
a plus grave, en isolant le jardin de son territoire, il
disparait …
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.