jeudi 13 mars 2014

Anglais quoi ! ...

C'est ainsi qu'avec le seul coloris de la nature, avec l'art de saisir les plus beaux traits, on vit paraitre une création nouvelle. Le paysage vivant fut corrigé quelquefois ou embelli, jamais dénaturé. On rendit aux arbres la liberté de leurs formes, ils étendirent sans gêne leurs rameaux. Si quelque chêne ou hêtre distingué avait échappé à sa serpe et survécu au reste de la forêt, on arrachait soigneusement alentour le buis et la ronce pour lui rendre l'honneur de décorer et d'ombrager la plaine. Si le feuillage touffu d'un bois antique étendait au loin son dais mobile et devenait imposant par sa vénérable obscurité, Kent éclaircissait les premiers rangs et n'y laissait que quelques pieds d'arbres détachés et dispersés pour ne donner passage qu'à une clarté adoucie, mêlant ainsi une lumière bigarrée à l'ombre allongée des tiges qu'il conservait en guise de colonnades.
Les artistes suivants, ajoutant certains coups de maître à ces heureuses touches, ont peut-être perfectionné quelques-unes des parties que je viens de nommer. L'introduction des arbres et des arbustes étrangers que nous devons principalement à Archibald, duc d'Argyle, a contribué essentiellement à cette richesse de coloris qui caractérise nos paysages modernes. Le mélange des verdures variées, le contraste des formes entre les arbres de nos forêts et les pins et sapins du nord de l'Amérique, sont des embellissements plus récents que Kent, ou du moins qu'il a peu connus.
(Horace Walpole, Essai Sur Les Jardins Modernes, 1760)
Jardin anglais 

Platane anglais
Forêt urbaine anglaise

Haie à l'anglaise de Chimonanthus praecox

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