lundi 7 décembre 2015

Deux ou trois choses que je sais d'elle ... Ep.3 : Scènes et mise en scène ...

Je tiens simplement à vous signaler que la différence de niveau entre le terre-plein du château et le commencement des broderies, était plus grande d'environ 0.50 à 0.70 mètre à l'époque et que l'on m'a fait grief de ne pas avoir pris cet ancien niveau, ce qui diminuait légèrement la pente de ces dernières. C'est volontairement que nous avons relevé ce niveau pour éviter la faute que les anciens avaient commise. 
Une des premières règles dans l'art des jardins, quand la topographie des lieux exige des terrasses, est d'éviter autant que possible, que le rayon visuel des spectateurs placés à des points fixes, et en particulier dans les appartements de réception du rez-de-chaussée, tombe au hasard sur les motifs de décoration qui se déroulent sous leurs yeux il faut que  ces motifs de décoration, parterres, fontaines, etc. soient, ou escamotés, c'est-à-dire qu'ils ne soient pas vus, ou qu'on puisse les voir dans leur totalité. Si le rayon visuel passant sur la première terrasse, reporte la vue au milieu d'un des motifs qui doit servir de décoration et tombe au hasard sur le motif qui doit être vu, la composition est mauvaise.
En vertu de ce principe, j'ai donc crû devoir diminuer la différence de niveau entre le départ des broderies et le terre-plein du Château, de manière que le rayon visuel tombe, autant que possible, dès le commencement de ces broderies et non pas au milieu ou au tiers de ces dernières; c'est ce dont ni l'architecte, ni les propriétaires s'étaient rendu compte!
(Achille Duchêne, Correspondance à Ernest de Ganay, 9 Juin 1926 - Article de Claire Frange - Le Style Duchêne, Duchêne visionnaire 1998)
Champs avant 1914 (Carte postale) 

Champs aujourd'hui : La vue du vase Est
Champs aujourd'hui sous la troisième terrasse en talus : La vue depuis la grande grande allée centrale...

Champs aujourd'hui : La vue du vase Ouest 
Et toc Walter !!! prends toi ça dans les gencives !!! une petite leçon de composition, d'analyse paysagère et d'analyse critique des sources ... et tout ça en dix lignes ... Si vous allez à Champs, vous pourrez remarquer que le château apparaît toujours dans son entier. Le travail sur la terrasse fonctionne dans les deux sens : du château vers le parc et vice versa ...
Les propos d'Achille sont intéressants quand même !!! Il parle à la première personne  "on m'a fait grief " "j'ai donc crû devoir diminuer la différence de niveau " ... Il n'oublie pas son père certes "nous avons relevé ce niveau pour éviter la faute que les anciens avaient commise" ... Achille revendique très nettement sa part de travail, Achille ne defend pas l'oeuvre de son père mais la sienne ... Rappelez vous son courrier à Charles Cahen d'Anvers  " j'en ai fait toutes les études sous la direction de mon père"...
Bref!! on ne va pas s'éterniser sur l'attribution, surtout que je m'en contre-fiche pas mal ... Toutefois, je pense plus honnête d'attribuer cette période aux deux Duchêne comme le précise d'ailleurs Ernest de Ganay dans son ouvrage - Les jardins de France et leur décor, 1949 -"Les réussites d'Henri Duchêne, le père, auquel s'associa dès la fin du XIXe siècle, Achille Duchêne, son fils, sont multiples. Les Duchêne restaurèrent, ou plutôt rétablirent superbement les parterres de CHAMPS qui avaient été complètement effacés." et malgré le "Duchêne fils n'y avait jamais mis les pieds" (qui mérite sérieusement d'être creusé) de notre ami Destailleur à qui, allez savoir pourquoi et probablement de très mauvaise foi, je n'ai pas envie de donner raison ... 

Bon alors ? ils ont fait quoi nos amis Duchêne ? ...
à suivre ...

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